Navigation de plaisance: les riverains appellent au respect

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Par Yohann Harvey Simard - journaliste de l'initiative de journalisme local
Navigation de plaisance: les riverains appellent au respect
Hélène Tremblay et Louis Aubut ne souhaitent pas voir disparaître les bateaux, ils demandent seulement à ce que les conducteurs ralentissement dans la baie. Selon eux, les pratiques actuelles mettent la sécurité des enfants en péril. (Photo : Trium Médias - Yohann Harvey Simard)

Danger pour les enfants, bruit, kayaks renversés, vagues, difficulté à monter à bord de sa propre embarcation, la navigation de plaisance est source de nombreux problèmes pour les riverains de plusieurs secteurs d’Alma.

Surtout que cette année, avec l’explosion des ventes d’embarcations, ce trafic est appelé à augmenter.

« Avant, il n’y avait pas tant de bateaux que ça à la marina de la Dam-en-Terre. Mais là, depuis l’année passée, il y en a beaucoup plus et ils sont beaucoup plus gros », lance un résident du secteur de la Dam-en-Terre qui a préféré garder l’anonymat.

D’ailleurs, le problème n’étant pas nouveau, en 2018, ce dernier de même que certains de ses voisins ont déposé une requête à la Ville visant à faire déplacer la voie navigable.

« Nous ici, avec les voisins, on a deux îles en face. Il y a trois ans, on a réussi à faire changer la voie navigable de place pour qu’elle passe l’autre bord des îles. »

Or, le changement de signalisation n’a eu que des effets très limités.

« Le problème, c’est que 90% des gens continuent à emprunter l’ancienne voie, qui passe entre les îles et la rive. »

Celui qui réside à la Dam-en-Terre depuis dix ans a vécu l’une de ses pires expériences l’an dernier, lorsqu’un bateau est passé à un cheveu de heurter sa famille qui faisait du paddle board.

« Il s’en allait vers nous ben raide. On s’est mis à pagayer puis à pagayer et on a finalement réussi à se sauver. Mais on n’a vraiment pas passé un bon moment. On est 7-8 dans le voisinage à avoir des enfants, des kayaks, des planches : ça s’amuse sur le bord de l’eau. »

Baie Moïse

Les résidents de la Dam-en-Terre ne sont par ailleurs pas les seules victimes de ce phénomène. Les riverains de la Baie Moïse, Hélène Tremblay et son conjoint Louis Aubut, tout comme leur voisinage, ne sont pas épargnés.

« On s’est rencontré plusieurs et on disait tous la même chose, il y a beaucoup de circulation, les bateaux entrent à toute vitesse dans la baie. On a peur pour la sécurité des jeunes qui font du paddle board et du kayak. Les gens ne ralentissent même pas lorsqu’ils les rencontrent », affirme Hélène Tremblay.

Sans compter le bruit des motomarines et l’érosion des berges occasionnée par les vagues perpétuelles, ajoute-t-elle. Même qu’Hélène Tremblay dit avoir constaté que certains navires faisaient leur vidange directement dans les eaux de la baie.

« On a remarqué qu’après le départ des bateaux, les goélands se précipitaient là où ils étaient. On se doute bien que c’est parce qu’ils venaient de vidanger là », explique-t-elle.

Or, les résidents ne demandent pas la lune. Ils en appellent tout simplement au respect.

« Dans un monde idéal, il n’y aurait pas de vagues dans la baie, mais ce n’est pas ça qu’on veut. On veut simplement que les gens ralentissent, c’est une question de respect. »

Possibilités d’intervention limitées

Les riverains de la Dam-en-Terre et de la Baie Moïse ont bien tenté d’interpeller la Ville d’Alma, mais la municipalité soutient qu’ il y a peu de marge de manœuvre pour intervenir.

Les citoyens concernés affirment que le conseiller municipal François Carrier s’est montré très à l’écoute lorsqu’ils lui ont fait part du problème. Cependant, ce dernier dit avoir un champ d’intervention limité.

« C’est sûr qu’à la capitainerie de la Dam-en-Terre, on va indiquer les comportements à adopter pour respecter les résidents. Mais sur l’eau, la ville d’Alma n’a pas juridiction. On ne peut donc pas poser de l’affichage dans les secteurs problématiques », explique François Carrier.

Cela dit, il laisse entendre qu’il pourrait bientôt entreprendre des démarches visant à ce qu’il y ait davantage d’opérations de surveillance policière, notamment dans le but de faire respecter la nouvelle voie navigable qu’il a contribué à mettre en place à la Dam-en-Terre.

 

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