COUPURES. La caravane de la campagne Sauvons Postes Canada s’est arrêté quelques minutes à Alma ce matin afin de rencontrer les membres du syndicat local des travailleurs des postes. Ici comme ailleurs, les décisions de Poste Canada de poursuivre la mise en place des boîtes communautaires n’augure rien de bon pour l’avenir.
Alain Robitaille, coordonnateur de la campagne Sauvons Poste Canada fait le même constat: « les endroits où le courrier a été converti en boîte postales communautaire, ce n’est pas loin, autour de 50 % des routes qui sont coupées, donc 50 % des travailleurs et travailleuses qui doivent se diriger vers d’autres bureaux ou qui doivent déménager avec leur famille. C’est la moyenne, entre 40 et 50 pourcent des routes qui sont affectées. »
À Alma, sur les 28 anciennes routes existantes, il n’en reste plus que 17 routes, incluant le facteur adjoint qui assure le service à l’intérieur du bureau de poste de la rue St-Joseph. Dans tous les nouveaux quartiers, ce sont des boîtes communautaires qui ont été installées et dans les anciens quartiers, on fait tout, dès que possible, pour ajouter de telles boîtes, grugeant ainsi sur les routes existantes.
Profitant du passage de la caravane, des employés ont également porté à l’attention des représentants syndicaux le fait que certains produits sont difficilement livrables directement à la maison.
Une employé exhibait notamment des boîtes qu’elles doit livrer à domicile, sans pour autant posséder les outils requis pour transporter ce courrier excédentaire, en plus de son courrier régulier.
Les conséquences sont majeures: un fardeau de travail plus grand, des heures de livraison qui changent, l’impossibilité de terminer la route dans le délai requis.
« Penser que l’on fait des changements comme ça sans incidences sur la population, c’est un non-sens et c’est ce que l’on voit en ce moment », d’ajouter Alain Robitaille.
Ce dernier souligne également que plus de 600 municipalités, dont Alma, ont passé une résolution pour dénoncer la façon de faire de Poste Canada qui ne semble pas du tout affectée et continue dans le même sens.
« Ce qui est derrière Poste Canada, ce sont les Conservateurs de Stephen Harper. Ce sont eux qui ont nommé les patrons, ce sont eux qui instaurent ce plan-là de coupures de services. En 2014, la pétition qui a été le plus déposée à la Chambre des Communes, c’est celle pour protéger le service postal et ça ne change rien pour ce gouvernement qui continue à aller de l’avant. Nous, on se dit, il y a une consultation publique qui s’en vient, les prochaines élections le 19 octobre. On va dire au monde, on va leur faire comprendre qu’un vote pour les Conservateurs c’est un vote pour l’arrêt de la livraison du courrier à domicile. Faut être conscient que derrière Poste Canada, ce sont les Conservateurs qui ne veulent pas écouter la population et le syndicat des travailleurs et travailleuses des postes », de conclure Alain Robitaille.
Les membres de la caravane étaient accompagnés du député du NPD Dany Morin de Chicoutimi et de la candidate Gisèle Dallaire dans Lac-St-Jean.
Cette dernière entend faire de cette question des postes un enjeu majeur de la prochaine campagne électorale.
« Pour le NPD, c’est vraiment important de garder la livraison du courrier à domicile et Thomas Mulcair s’est engagé à rétablir le service à domicile une fois élu. On est ici car on y croit vraiment. Radio Canada, Poste Canada, ce sont des belles sociétés d’état, nous on y croit et on ne veut pas les abolir comme les Conservateurs sont en train de le faire », lance d’un trait Gisèle Dallaire.
Rappelons que dans les secteurs ruraux où l’opposition est féroce, Poste Canada a mis la pédale douce pour la mise en place des boîtes communautaires.
Cependant, dans les grands centres, c’est différent. Par exemple, d’ici la fin de l’année à Sagurenay, il va y avoir 40 000 adresses converties à La Baie, Chicoutimi et Jonquière. Sur ces territoires, on va retrouver à peu près 1500 sites de boites postales communautaires.
La caravane sera de passage tout l’après-midi à Roberval alors que se déroule le souper dans les rues.—