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Absence de réciprocité des normes: les producteurs doivent se battre

Yohann Harvey Simard
Le 08 octobre 2021 — Modifié à 11 h 44 min le 08 octobre 2021
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Légumes, produits laitiers et viandes issus des quatre coins du monde… il est devenu très facile de les trouver sur les tablettes des épiceries. Les producteurs agricoles déplorent cependant que ces produits ne soient pas soumis aux mêmes normes de production et de qualité qu’au Canada et au Québec.

Selon Nutrinor, l’Union des producteurs agricoles du Québec (UPA) et la Coopérative de solidarité Nord-Bio, l’absence de réciprocité des normes provoque une iniquité avec les travailleurs et entrepreneurs agricoles d’ici.

« Est-ce que ceux qui travaillent dans les productions agricoles des autres pays sont traités de la même manière qu’ici? Est-ce qu’ils utilisent des engrais et des pesticides sains? Pas nécessairement. Il faut que les règles soient les mêmes pour ce qui entre ici à la frontière », fait valoir Dominic Perron, président de Nutrinor.

Selon lui, les producteurs d’ici doivent « se battre » contre les produits importés, souvent moins couteux que ce qui est produit ici.

Iniquité

« Pour la production laitière aux États-Unis, il y a une vingtaine d’antibiotiques permis. Ici, c’est zéro! Ça entre ici, c’est dans le beurre, dans les fromages à pizza! En Europe, on a de la misère à exporter, car certains pays imposent la réciprocité des normes. Quand on parle de ça au gouvernement, ils regardent leurs bottines. Si on avait un gouvernement avec une colonne, ça règlerait bien des affaires », ajoute pour sa part Mario Théberge, président de l’UPA Saguenay-Lac-Saint-Jean.

De son côté, le président de la Coop Nord-Bio, Thierry Poniewiera se désole que le prix de certains fruits et légumes produits sont moins élevés que ceux produits ici. « C’est difficile de faire la compétition. Ça arrive ici et les prix sont plus bas. Ils engagent de la main-d’œuvre illégale, leur pays subventionne les normes bio… Nous on a des normes serrées et ça fait des frais supplémentaires », explique-t-il.

Investissements nécessaires

Selon Dominic Perron, le secteur de l’agriculture doit obtenir des investissements majeurs. Ceux-ci doivent permettre l’Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) d’avoir des moyens nécessaires pour inspecter les aliments qui entrent au Canada et au Québec afin qu’ils respectent les normes canadiennes.

« Depuis 2018, les producteurs aux États-Unis ont obtenu 28 milliards de leur gouvernement pour lutter dans des guerres commerciales. Nous, on n’a rien reçu. C’est une forme de <@Ri>dumping<@$p>. C’est important que le gouvernement en place donne les moyens nécessaires à l’ACIA pour faire une vigie afin que les normes soient respectées. On veut jouer sur la même patinoire », lance-t-il.

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