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Accord libre-échange Canada-États-Unis-Mexique : Des rencontres cordiales, mais…

Janick Émond
Le 07 février 2020 — Modifié à 14 h 53 min le 07 février 2020
Par Janick Émond - Journaliste

Le maire d’Alma, Marc Asselin et le président du Syndicat des travailleurs de l'aluminium d'Alma, Sylvain Maltais n’affichent pas le même degré de satisfaction à la suite de leur rencontre avec le gouvernement fédéral concernant la protection de l’industrie de l’aluminium dans le cadre de l’approbation du nouvel accord Canada-États-Unis-Mexique.

Une délégation régionale regroupant élus et représentants syndicaux s’est rendue à Ottawa le 29 janvier afin de protéger cette industrie névralgique dans la région.

« Je sors un peu plus rassuré de notre problématique et, surtout, de l'écoute qu'on a eue de la part du gouvernement. Ce qu'on a demandé, c'est d'avoir des engagements écrits. On n'a pas eu ça aujourd'hui. Mais la ministre Freeland s'est engagée à rediscuter de cette problématique-là pour nous », a affirmé Marc Asselin quelques minutes après la rencontre.

Sylvain Maltais aurait voulu plus

Le président du Syndicat des travailleurs de l'aluminium d'Alma a participé à la rencontre. Il explique : « En tant que représentant des travailleurs, je m’attends à plus que ça des gouvernements. Le gouvernement nous met de la pression. Si l’on n’accepte pas, il va nous accuser d’être les responsables de pertes d’emploi au Canada. »

Écorchant au passage le président Association de l'aluminium du Canada, Jean Simard, qui a changé sa position en 48 heures en décembre dernier, Sylvain Maltais reste ferme sur ses convictions.

« Moi, ma position est la même. Je suis convaincu qu’à 90%, l’ACEUM est une bonne entente, mais la portion qui touche l’aluminium, elle ne nous protège pas en tant que travailleurs. »

6,2 G$ d’investissement en jeu

Actuellement, plusieurs projets d’agrandissement qui génèreraient 60 000 emplois en 10 ans sont dans les cartons pour les alumineries de la région. Or, la signature de l’ACEUM pourrait compromettre ces projets.

Une étude effectuée par le Groupe performance Stratégique fait état des conséquences qu’aurait la signature du nouvel accord de libre-échange.

D’abord, cela entraînerait l’annulation des projets d’agrandissement. Une absence de protection du Québec dans l’ACEUM pourrait également priver la province de 6,2 G$ d’investissements et menacerait 30 539 emplois directs, indirects et induits.

« On ne baisse pas les bras »

La prochaine étape vise à aller chercher des appuis des élus régionaux. Le syndicat veut également convaincre le gouvernement d’utiliser les 3,3 G$ de contre-mesures imposées aux États-Unis par le Canada sur l’acier et l’aluminium et de l’utiliser pour maintenir et assurer les emplois.

« Il y a quelques mois, on était les petits gars d’Alma et on riait de nous. Depuis une semaine ou deux, on a pris du galon. Trudeau et ses ministres font des téléphones et tentent d’anéantir notre travail. On dérange et c’est tant mieux. », conclut le syndicaliste.

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