Actualités

Temps de lecture : 2 min 55 s

Alco-TMI : Ce gros joueur industriel méconnu

Janick Émond
Le 29 novembre 2019 — Modifié à 15 h 16 min le 29 novembre 2019
Par Janick Émond - Journaliste

Alco-TMI fait partie de ces entreprises qui se fondent dans le paysage, sans que l’on connaisse réellement l’importance qu’elles ont dans l’économie jeannoise. Avec un nombre d’employés oscillant entre 200 et 400 par année et des revenus de plusieurs dizaines de millions, le groupe se démarque dans la fabrication d’équipements industriels et dans la construction et la maintenance en chantier.

Comme plusieurs hommes d’affaires, Marc Lepage reste humble devant l’ampleur et les succès de l’entreprise qu’il dirige.

« On mise sur la qualité de la main-d’œuvre et de nos procédés de fabrication et on s’assure que le client soit satisfait. On a commencé lentement et maintenant, nous décrochons des contrats partout dans le monde », mentionne l’homme originaire de Saint-Félicien.

C’est justement dans cette municipalité que tout a commencé. Marc a acheté l’atelier de soudure de Pierre Boudreault en 1996. Quelques années plus tard, il s’associe avec l’entreprise Alco Mécanique de Laterrière. C’est à ce moment que la nouvelle entité s’installe à Alma.

Gros contrats

Depuis, la croissance est constante et les contrats se multiplient. Alco-TMI vient d’en réaliser un de 4 M$ à l’usine de pâte de Saint-Félicien de Produits forestiers Résolu.

D’importants contrats ont aussi été décrochés sur les chantiers de la Romaine 3 et 4.

C’est l’entreprise qui a construit le four rotatif à la cimenterie McIniss en Gaspésie.

« On peut faire que l’ingénierie, que la fabrication, le transport et/ou l’installation. » Alco-TMI a aussi réalisé les travaux d’implantation de l’usine BioChar de Mashteuiatsh.

Partout dans le monde

Comme l’entreprise dispose d’accréditation américaine, elle est en mesure de vendre des équipements partout à travers le monde. Elle fabrique des assécheurs d’air vendus aux États-Unis et dans l’Ouest canadien.

Elle confectionne aussi des chaudières pour un client américain qui les vend un peu partout dans le monde, dont en Australie.

75% du chiffre d’affaires de l’entreprise est réalisé en dehors de la région.

« Dans le domaine où nous sommes, il faut se diversifier et décrocher des contrats ailleurs pour assurer notre développement. »

Construction

Pour ce qui est du volet construction, la problématique de main-d’œuvre ne se pose pas, car selon les contrats obtenus, l’entreprise engage des travailleurs de la construction syndiqués, dont des tuyauteurs, chaudronniers ou mécanicien de chantier.

« On fait la liste de nos besoins et les syndicats pigent dans les bassins en commençant par la région et ensuite débordent dans la province ou même au Canada. »

À titre d’exemple, 330 travailleurs ont été nécessaires pour effectuer les travaux lors de l’arrêt de travail à Saint-Félicien.

Main-d’œuvre : Diverses stratégies déployées

« Il faut se faire davantage connaître pour devenir attractif dans le contexte de la rareté de la main-d’œuvre. Je me suis aperçu que nous ne sommes pas tellement connus dans la région. Les gens passent devant notre usine, mais ne connaissent pas notre ampleur. »

Marc Lepage n’hésite donc plus à donner des entrevues pour parler d’Alco-TMI.

Souvent, les travailleurs sont attirés par un travail chez Rio Tinto ou chez Produits forestiers Résolu. Comme les entreprises s’arrachent les soudeurs et les mécaniciens industriels, il est primordial être connu et d’avoir une bonne notoriété.

« C’est un des aspects pour essayer d’attirer des travailleurs, mais il faut d’autres types d’interventions. Pour l’instant, on refuse des contrats en raison du manque de main-d’œuvre. »

Philippins à la rescousse

En mai, Alco-TMI va accueillir 10 travailleurs provenant des Philippines. Ils seront au pays pour une période de trois ans.

« Ça nous stabilise pour un bon moment. C’est un contrat qui respecte des normes avec le gouvernement fédéral. Les gens ne peuvent pas quitter pour un autre emploi et sont payés selon une grille tarifaire. Si l’expérience est concluante, on pourrait en embaucher d’autres. »

Pour s’assurer que les travailleurs soient qualifiés, des tests ont été réalisés et il n’est pas exclu qu’un soudeur de l’entreprise se rende aux Philippines pour valider s’ils sont en mesure de réaliser le type de soudure répondant aux standards de l’entreprise.

Aussi l’entreprise participe au programme Dual de la Commission scolaire Lac-Saint-Jean qui permet à des étudiants en soudure de faire des stages rémunérés en usine.

Malgré cela, le recrutement est extrêmement difficile.

Relève

Les trois actionnaires de l’entreprise ont amorcé un processus de relève. Quelques employés ont démontré de l’intérêt.

« Combien de fois que j’ai vu des gens qui voulaient vendre leur entreprise et qu’il était trop tard. Il faut se préparer et le faire lentement, car c’est complexe. »

Abonnez-vous à nos infolettres

CONSULTEZ NOS ARCHIVES