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Alexandre Cloutier invite le Québec à prendre le virage de l’économie numérique

Le 24 février 2015 — Modifié à 00 h 00 min le 24 février 2015
Par Karine Desrosiers

VIRAGE. Alexandre Cloutier, député de Lac-Saint-Jean et candidat à la direction du Parti québécois, a lancé ce matin une nouvelle proposition. Il entend d'abord mettre fin au Far West dans la gestion de l’informatique au Québec et ensuite, tirer profit des opportunités économiques et sociales engendrées par le virage numérique.

« Le virage numérique peut devenir l’un des plus importants chantiers de développement économique et social du 21e siècle », a notamment lancé Alexandre Cloutier, ce mardi, lors d’une point de presse à Québec.

Il a notamment présenté les trois grands piliers de la Politique nationale du numérique qu’il souhaite développer pour le Québec. Il propose d'en confier la responsabilité de sa mise en œuvre à un ministre délégué au Numérique.

Efficacité et performance

Dans l'esprit d'Alexandre Cloutier, un ministre délégué au Numérique aurait d’abord comme responsabilité de mettre fin à la mauvaise gestion et au gaspillage de fonds publics dans le domaine de l’informatique au gouvernement du Québec. Il assurerait une meilleure coordination entre les services informatiques des différents ministères et organismes de l’État.

En termes de mesures concrètes, Alexandre Cloutier propose d’étendre le recours au logiciel libre dans l’administration publique, de reconstruire l’expertise interne de l’État en informatique, de fusionner les multiples centres de serveurs informatiques du gouvernement et d’insérer des critères d’interopérabilité dans les appels d’offres pour les projets informatiques, afin de s’assurer que les logiciels utilisés par un ministère soient compatibles avec ceux des autres organismes publics.

« Il est grand temps de mettre fin au Far West dans le domaine de l’informatique.Ce sont des centaines de millions de dollars qui pourraient être économisés chaque année. Pour ça, il faut qu’il y ait un pilote dans l’avion », affirme Alexandre Cloutier.

Le gouvernement du Québec devrait aussi utiliser les technologies numériques pour mieux servir les citoyens. Cela passerait par l’informatisation des dossiers médicaux et du système de justice, mais aussi, par le développement d’outils novateurs.

« La création d’un système de gestion des files d’attente dans le réseau de la santé m’apparaît à explorer. Au lieu d’attendre 8 heures à l’urgence, pourquoi les patients ne recevraient-ils pas un avertissement par téléphone, texto ou courriel 30 minutes avant leur rendez-vous avec un médecin? », propose Alexandre Cloutier.

L’économie numérique

Avec près de 7000 entreprises, des recettes estimées à plus de 30 milliards $ et plus de 121 000 emplois, l'industrie québécoise des technologies de l'information et de la communication (TIC) représente déjà un moteur de l’économie du Québec, a rappelé le le député de Lac-St-Jean.

Selon le plus récent classement « Les leaders de la croissance » du magazine L’actualité, huit des 15 entreprises québécoises affichant le plus haut taux de croissance depuis 2008 œuvrent d’ailleurs dans le domaine du numérique.

« Un ministre responsable du Numérique aurait pour mission de soutenir davantage les entreprises émergentes dans le domaine du numérique (startups), afin que le Québec tire pleinement profit de ce potentiel de croissance », indique Alexandre Cloutier.

Le gouvernement du Québec devrait également accompagner les entreprises existantes, notamment les PME, dans leur virage vers le commerce électronique. Les Québécois ont acheté pour 7,3 milliards $ en ligne en 2013, mais seulement le quart de cette somme a été dépensé au Québec, selon le Centre facilitant la recherche et l’innovation dans les organisations. (CEFRIO).

« Seulement 15% de nos entreprises font du commerce en ligne. Elles ont besoin d’être accompagnées pour profiter elles aussi du virage. Si on ne fait rien, nous sommes condamnés à assister à d’autres fermetures dans le domaine du commerce de détail », soutient le député de Lac-Saint-Jean.

Enfin, Alexandre Cloutier veut inciter les géants de l’informatique tels Google, Apple, Microsoft et Amazon à établir leurs centres de données au Québec.

« L’Irlande est la championne des centres de données en raison de son électricité abordable et de son climat froid. Le Québec offre les mêmes avantages, sinon mieux. Nous pouvons devenir un leader mondial pour l’hébergement de centres de données », mentionne-t-il.

Population branchée

Finalement, les députés de Lac-Saint-Jean et de Gaspé ont insisté sur l’importance d’améliorer la couverture internet et de téléphonie mobile sur l’ensemble du territoire québécois. Près de 30% des ménages de la Gaspésie ne sont toujours pas branchés à internet, selon la plus récente étude de l’Institut de la statistique du Québec. Le Québec est aussi en retard sur plusieurs pays en ce qui a trait à la disponibilité d’internet à très haute vitesse sur son territoire.

« Internet réduit l’importance des distances. Il permet à des entrepreneurs de régions éloignées de faire des affaires avec le monde entier, et aux étudiants de suivre des cours en ligne dans les meilleures universités, peu importe d’où ils viennent. Pour cela, il faut avoir accès à des infrastructures numériques de qualité. Sinon, on crée deux classes de régions: les régions branchées et les régions isolées », explique Gaétan Lelièvre, député de Gaspé.

Dans la même veine, Alexandre Cloutier souhaite former davantage la population à l’usage des nouvelles technologies. Il propose d’offrir de la formation continue aux professionnels, notamment aux enseignants, d’insérer des cours de programmation dans le cursus scolaire et de bonifier l’offre de formation professionnelle, collégiale et universitaire dans le domaine du numérique, afin de répondre à la demande croissante de main-d’œuvre dans ce secteur d’activités.

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