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Allergies alimentaires: pas de risque zéro pour les restaurateurs

Le 06 août 2016 — Modifié à 00 h 00 min le 06 août 2016
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ALIMENTATION. Après l’arrestation très médiatisée du serveur d'un restaurant de Sherbrooke qui aurait servi du saumon à un client gravement allergique, l'Association des restaurateurs du Québec estime qu’il n’y aura jamais de «risque zéro», malgré toutes les précautions qui sont prises.

François Meunier, vice-président aux communications de l'organisation qui représente près de 5000 restaurateurs, croit que les clients doivent aussi faire preuve d'un minimum de prudence.

M. Meunier souligne que l’industrie s’est grandement adaptée depuis 20 ans pour servir les clients qui souffrent d’allergies alimentaires, affirmant qu’elle a fait des «pas de géant». Il ajoute du même souffle que ce dossier est complexe et que les restaurants ne peuvent garantir «un lieu de repas 100 pour cent non allergène».

Ainsi, il soutient que les clients qui sont aux prises avec ce problème doivent aussi s’assurer de «prendre les moyens pour garantir leur santé».

Le serveur impliqué dans l'incident à Sherbrooke pourrait faire face à une accusation de négligence criminelle. François Meunier affirme qu’il s’agit d’un précédent. Il soutient que les restaurateurs ne peuvent plus prendre de risques, et même s’ils ne souhaitent pas en arriver là, ceux-ci pourraient se voir obligés, éventuellement, de refuser de servir des clients souffrant d’allergies alimentaires.

La directrice générale d'Allergies Alimentaires Canada, Laurie Harada, pense pour sa part que les restaurants devraient améliorer la formation de leur personnel en matière d'allergènes, à l'intérieur comme à l'extérieur de la cuisine.

«Une catastrophe s'est clairement produite et ce pauvre homme a eu un terrible, terrible accident, mais nous avons maintenant l'occasion d'en tirer quelque chose de bien, affirme Mme Harada, selon qui 2,5 millions de Canadiens vivent avec une allergie. Et c'est l'amélioration des formations et de l'éducation dans les restaurants.»

De son côté, le chef torontois Jason Inniss soutient que c'est aux serveurs de transmettre les renseignements cruciaux aux cuisiniers concernant les allergies des clients. Les restaurants tiennent généralement des rencontres pour mettre leurs employés au fait des changements relativement au menu, aux fournisseurs et aux ingrédients, indique le professeur de cuisine au Collège George Brown.

Si ces réunions ont notamment pour but d'éviter une tragédie, un accident est vite arrivé, concède-t-il néanmoins.

Rappelons que le 29 mai, au restaurant Le Tapageur de Sherbrooke, un client très allergique au saumon et aux fruits de mer, qui affirme avoir informé le serveur de sa situation, s'est fait servir un tartare de saumon au lieu du tartare de boeuf qu'il avait commandé. L’homme, qui avait oublié son auto-injecteur Epipen dans son véhicule, a dû être hospitalisé d’urgence, faisant même un arrêt cardiaque avant de tomber dans le coma pendant deux jours. Il a porté plainte à la police.

La Direction des poursuites criminelles et pénales décidera si des accusations seront portées contre le serveur de 22 ans, de même que leur nature.

La Presse Canadienne

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