Les conjonctures socioéconomiques mondiales laissent présager de bonnes années pour l’industrie de l’aluminium du Saguenay-Lac-Saint-Jean. L’usine Rio Tinto d’Alma entend notamment profiter de la hausse du prix de l’aluminium et de l’implantation de la technologie Elysis.

Alors que la demande en aluminium ne cesse d’augmenter, certains gros joueurs de l’industrie, comme la Chine, ne seront bientôt plus en mesure d’augmenter leur production.

« Présentement, la Chine est rendue à une production d’environ 40 millions de tonnes d’aluminium par année. Par contre, des lois gouvernementales les ont obligés à réduire la capacité de certaines alumineries en raison du coût de l’électricité et de la pollution. Ce que ça veut dire, c’est que la demande continue d’être là, mais que la Chine ne sera plus capable d’y répondre », explique Patrice Bergeron, directeur des opérations de l’usine Rio Tinto d’Alma.

Parallèlement, le ralentissement des exportations de la Chine dans le contexte de la pandémie et le conflit en Ukraine contribuent à faire grimper les prix.

« Même si c’est malheureux, la guerre en Ukraine est venue bloquer l’approvisionnement en aluminium sur le marché. Les clients vont donc être prêts à payer un supplément pour avoir de l’aluminium. »

En février dernier, le prix de l’aluminium avait dépassé la barre des 3500$ la tonne, un seuil record.

Aluminium responsable

Tandis qu’une seule aluminerie des 180 présentes en Chine parvient à produire 3 millions de tonnes annuellement, la production du Saguenay-Lac-Saint-Jean ne s’élève qu’à 1,2 million.

« On sait très bien que ce n’est pas avec notre volume qu’on va survivre. Nous, on est allés dans les produits de niche, comme l’aluminium responsable, parce que c'est de plus en plus en demande », indique Stéphane Larouche, directeur des opérations Énergie Électrique. « On veut produire l’aluminium le plus vert au monde », renchérit Patrice Bergeron.

En ce sens, ce dernier soutient que l’arrivée de la technologie Elysis à l’Usine d’Alma sera une avancée majeure dans le processus de décarbonisation des activités de Rio Tinto. La construction des nouvelles cuves est prévue en 2023.

« Si on appliquait cette technologie-là dans toutes les alumineries du Canada, ce serait l’équivalent de retirer 1,8 million d’automobiles des routes. »