AVIATION. Éric Lantin vit les derniers moments d’une belle aventure, soit la construction de son 8e avion à vie. Après les tests d’usage, il devrait obtenir ses autorisations de vol de Transport Canada et profiter à plein du travail des deux dernières années où il a consacré plus de 1200 heures à la réalisation de son projet.
Éric Lantin, technicien chez Produits Aviatech à l’Aéroport d’Alma, tient l’amour de l’aviation de son père, Robert, avec qui d’ailleurs il a construit la majorité des sept premiers appareils dont ils ont été propriétaires.
Son père ainsi que Carl Duguay, son patron, lui ont d’ailleurs fourni de précieux conseils et aides pour mener à bien son projet.
« Celle-là, je l’ai acheté sur Internet. C’est une machine que j’ai acheté d’une personne de l’Île de Vancouver. C’est un projet commencé, mais non terminé. Le gars avait monté la structure et les commandes mais il n’avait pas été entoilé et les ailes avaient été montées partiellement. Je ne l’avais pas vue, je l’ai payé. Je me suis trouvé un transport. Ils l’ont placé dans une remorque fermée et ils sont venus me la livrer à St-Eustache où je suis allé la ramasser. Moi, j’avais déjà mon moteur sur mon établi chez-nous, un Rotax 2013, d’une puissance de 100 chevaux. Il y a deux ans de travail pour en arriver-là. Je l’ai réalisé à quelque 99 % », souligne avec fierté Éric Lantin.
Il s’agit d’un appareil Kitfox Aircraft Model 4. C’est une machine qui existe depuis quelque 30 ans et plus de 6500 appareils du genre sont en vol en Amérique du Nord.
« C’est une machine très connue aux États-Unis et par quelques personnes au Québec, par des gens qui aiment des machines légères. La grosse qualité de ce modèle-là, on sait que la majorité des gens ne volent pas avec en hiver et ça prend un gros hangar pour l’entreposer alors que celui-ci, les ailes se plient. Tu débranche les commandes, tu enlèves un boulon de sécurité et l’aile se replie vers l’arrière tout simplement. C’est ça qui est trippant sur cet appareille-là, les ailes sont pliantes », insiste le constructeur.
Aux États-Unis, plusieurs amateurs de ce modèle le rangent dans leur garage à la maison. Ils l’accrochent derrière leur auto, mettent un jeu de feux de circulation à l’arrière et roulent sur la route vers l’aéroport le plus proche. « C’est la qualité et la particularité de cet appareil. »
Avec infiniment de minutie — l’expérience des autres appareils aidant — Éric Lantin a assemblé l’appareil pas à pas, en lui apportant des bonifications à la structure et aux composantes avec une touche de finition comparable à ce que l’on retrouve dans le monde commercial de l’aviation même s’il s’agit d’une construction amateur.
Ce genre d’appareil arrive en kit. On peut le faire assembler par une firme spécialisée, mais la facture est alors de quelque 125 000 $.
Éric Lantin a donc le mérite de posséder un appareil qui porte fièrement sa signature.
« Faut être fou, faut être passionné, faut aimer voler. Moi, je suis un constructeur, mais je suis avant tout un pilote aussi. Et-là, j’ai juste le goût de voler car celle-là, c’est ma plus belle », de conclure Éric Lantin qui obtiendra d’abord un permis de vol de 25 heures pour valider les composantes de la machine, après quoi, le certificat de navigabilité final arrivera.—