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Bunker Skateboard Club : Toujours vivant après plus de 30 ans

Janick Émond
Le 20 octobre 2021 — Modifié à 08 h 28 min le 20 octobre 2021
Par Janick Émond - Journaliste

La construction d'un skatepark de 250 000$ à Alma en est la preuve, le skateboard est aujourd’hui un sport bien établi. Toutefois, avant d’en arriver là, il aura fallu que des pionniers tels que les membres du Bunker skateboard club pavent la voie. Retour sur la naissance de ce club toujours actif.

Alma 1988. Le skateboard n’en est qu’à ses balbutiements dans la municipalité. Les seules installations pour en faire se résument à des rampes de fortune construites ici et là à même les entrées de garage de quelques jeunes adeptes.

Souvent associé à la mouvance punk rock qui prend de l’ampleur à la même époque, le skateboard est perçu comme un sport marginal, voire comme une forme de délinquance. Si les skaters ne sont alors les bienvenues nulle part, cela ne les empêche pas d’échafauder une demi-lune dans le stationnement du CREPS. Leur place, ils devront se la faire eux-mêmes.

C’est ainsi qu’à force d’obstination, les skaters obtiendront finalement gain de cause.

« La ville d’Alma était tannée de ramasser nos rampes un peu partout. Alors un moment donné, le département des loisirs nous a dit qu’ils allaient probablement construire un skatepark sur l’île Sainte-Anne », raconte Philippe Lusinchi, ajoutant que ce n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd.

Son ami Pierre Gravel et lui se mettent aussitôt à la recherche de commanditaires pour les matériaux. Très rapidement, la première « vraie » rampe de skate d’Alma était érigée. Les skaters avaient enfin trouvé refuge, un « bunker » d’où on ne pourrait plus les chasser.

« On est devenu LA ville du skate au Saguenay-Lac-Saint-Jean. »

 

Philippe Lusinchi en pleine action, à la fin des années 80, sur la première rampe de l’île Saint-Anne.

 

Bunker skateboard club

Pour permettre la construction du skatepark, la ville d’Alma n’avait émis qu’une seule condition : une association devait être mise en place pour en faire la gestion.

Une dizaine de skaters, dont Philippe Lusinchi et Pierre Gravel, répondent à l’appel. Le Bunker Skateboard Club était né et est toujours en vie plus de 30 ans plus tard.

« Je me retrouve à faire du skate avec des flos de 7, 10, 15, 20, 30 et 40 ans. On trippe vraiment d’être tous ensemble. Il y a un magnifique partage intergénérationnel », affirme Philippe Lusinchi, aujourd’hui âgé de 57 ans. D'ailleurs, il se réjouit de constater qu'une relève populeuse et dynamique  n'a pas tardé à s'emparer du nouveau skatepark d'Alma.

Beaucoup plus qu’un sport

Selon Philippe Lusinchi, le skateboard ne peut se réduire qu’à un simple sport. « C’est une culture », dit-il. Une culture dont l’ouverture, l’humilité, la résilience, la persévérance, le courage et la discipline sont des valeurs indissociables.

En effet, estime-t-il, par son haut niveau de difficulté, le skateboard exige que l’on donne le meilleur de soi-même.

 

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