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Caucus conservateur avec course à la direction et dissensions en toile de fond

Le 12 septembre 2016 — Modifié à 00 h 00 min le 12 septembre 2016
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HALIFAX — Les troupes conservatrices se réunissent mardi et mercredi en caucus dans une région où ils ont été balayés de la carte aux dernières élections. La rencontre se déroulera sur fond de course à la direction et de divergences autour de la proposition de l'une des candidates en matière d'immigration.

Les conservateurs convergeront à Halifax, en Nouvelle-Écosse, pour cette réunion où seront discutés les dossiers chauds en prévision de la rentrée parlementaire du 19 septembre ainsi que d'autres questions stratégiques.

La chef intérimaire du Parti conservateur, Rona Ambrose, a dit vouloir profiter de ce passage dans l'est du pays pour tenter de reconquérir les électeurs des provinces de l'Atlantique, qui ont été peinturées rouge libéral mur à mur aux élections d'octobre dernier.

Par voie de communiqué, elle a dit faire «du rétablissement des liens avec le Canada atlantique une priorité» et échanger «directement avec des leaders communautaires et des affaires à Halifax, et travailler fort pour gagner la confiance des Canadiens de l'Atlantique».

Mais c'est l'enjeu de la course à la succession de Stephen Harper qui pourrait bien monopoliser les discussions en coulisses, surtout depuis que l'une des prétendantes au titre, Kellie Leitch, a jeté un pavé dans la mare avec sa suggestion de filtrer les immigrants en fonction de leurs «valeurs anticanadiennes».

Ses adversaires déclarés Maxime Bernier, Michael Chong, Deepak Obhrai et Tony Clement se sont dissociés de cette proposition, tout comme l'ont fait d'anciens stratèges conservateurs et des députés comme Michelle Rempel ainsi que la candidate pressentie Lisa Raitt.

Rona Ambrose s'en est aussi mêlée, exprimant son désaccord avec l'idée en entrevue sur les ondes du réseau CTV, la semaine dernière. La candidate Leitch n'a pas apprécié cette ingérence de la part de celle qui tient les rênes de la formation à titre intérimaire.

La députée ontarienne n'a d'ailleurs pas écarté la possibilité de se plaindre auprès des autorités du Parti conservateur, affirmant au cours d'un entretien diffusé dimanche dernier à CTV que son équipe de campagne avait eu des échanges avec le bureau de Mme Ambrose.

Bref, la course à la direction semble bel et bien lancée, et elle pourrait prendre un nouveau tournant lorsqu'un ancien député de l'Atlantique lèvera le voile sur ses intentions. L'ex-ministre Peter MacKay, qui avait quitté la vie politique afin de consacrer plus de temps à sa jeune famille, a reconnu qu'il devrait trancher bientôt.

«Évidemment, une décision devra être prise sous peu, parce que je ne veux pas garder les gens dans l'ignorance ou influencer leur décision», a dit le 1er septembre dernier cet ancien poids lourd du gouvernement Harper, qui est favori dans la plupart des sondages menés au cours des derniers mois.

On surveille aussi l'entrée en scène possible d'une autre conservatrice originaire de la région — Lisa Raitt représente une circonscription ontarienne, mais elle est native de l'île du Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse.

L'ancienne ministre des Transports a pris sa décision, mais elle n'est pas prête à l'annoncer.

«Je prévois aller au caucus sans avoir dit quoi que ce soit à ce sujet», a-t-elle signalé vendredi dernier en point de presse au parlement, disant cependant comprendre qu'à deux mois du premier débat entre candidats, certains qui pourraient être tentés par l'aventure ont hâte qu'elle affiche ses couleurs.

La date limite pour déposer une candidature est le 24 février 2017, mais les débats entre candidats débuteront avant cette date.

Le premier, en anglais, aura lieu le 10 novembre à Saskatoon, et le second, bilingue, se tiendra le 6 décembre à Moncton. Le Parti conservateur prévoit organiser un total de cinq joutes oratoires — dont une exclusivement en français — d'ici la date de l'élection du prochain chef, le 27 mai 2017.

Les aspirants au poste de chef se bousculent au portillon. Pour l'heure, seuls cinq d'entre eux — Maxime Bernier, Kellie Leitch, Tony Clement, Michael Chong et Deepak Obhrai — ont officiellement déposé leurs papiers et payé leur dépôt de 25 000 $.

D'autres, comme le représentant de la droite sociale Brad Trost, s'apprêtent à le faire, et plusieurs autres noms circulent, dont ceux des députés Steven Blaney, Andrew Scheer, Erin O'Toole et Pierre Lemieux.

Mélanie Marquis, La Presse canadienne

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