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Députés de Lac-Saint-Jean et de Jonquière : Les bloquistes revoient leurs communications

Janick Émond
Le 17 janvier 2020 — Modifié à 11 h 57 min le 17 janvier 2020
Par Janick Émond - Journaliste

Les députés bloquistes de Lac-Saint-Jean et de Jonquière mettent leurs outils à la disposition de la communauté. Ils souhaitent donner la chance aux organismes, festivals, et municipalités d’être affichées dans leurs bulletins qui sont distribués à chaque domicile de la circonscription.

C’est que les députés fédéraux ont un privilège bien particulier : celui d’envoyer à tous leurs électeurs des feuillets publicitaires. Parfois, il peut s’agir de sondages, de bilans de leurs fonctions ou encore de photos de leurs activités. Dans tous les cas, c’est un moyen de communication avec un potentiel indéniable.

« Des gens du milieu communautaire venaient me voir en me disant "si j’avais la chance d’avoir ce privilège-là, on pourrait distribuer de l’information, faire connaître la mission de mon organisme." », affirme Mario Simard, député de Jonquière.

Il ajoute : « Plusieurs députés s’en servent pour montrer leurs bons coups, montrer qu’ils sont beaux et fins. Beaucoup de gens sont très critiques face à cela. […] Soyons honnêtes, qui a réellement pris la peine de les lire? Dans bien des cas, ça finit au recyclage. »

Alexis Brunelle-Duceppe abonde dans le même sens.  « Je ne porte aucun jugement sur ce que les autres députés font. Par exemple, mon père, lui, il envoyait des calendriers. Nous on se dit, tant qu’à se faire une infopub, on va mettre ça à la disposition des gens, surtout des OBNL, des organismes communautaires, des festivals, des municipalités. »

Une première au Canada

Une telle utilisation des envois publicitaires des députés n’a jamais été faite par le passé, selon Brunelle-Duceppe. Il souhaite qu’elle inspire d’autres parlementaires à faire de même.

« Peut-être que ça va faire boule de neige, peut être que des députés de tous les partis vont trouver que c’est une bonne idée. », souhaite-t-il.

Les organismes souhaitant afficher dans le bulletin du député peuvent le faire gratuitement, et ce, en téléphonant aux bureaux de circonscription de députés, par courriel ou encore, par Facebook. Les membres de leurs équipes s’occuperont du montage et du graphisme.

Cependant, ils tiennent à rappeler qu’elle ne servira pas aux entreprises privées. « Évidemment, il n’y aura pas de pub de concessionnaire auto! », conclut avec humour Mario Simard.

Des députés qui travaillent en symbiose

Si les deux députés ont décidé ensemble de revoir leurs moyens de communication et d’aider les organismes communautaires, ce n’est pas anecdotique. Au contraire, ils affirment être littéralement en symbiose.

Les deux collègues se parlent tous les jours. Leurs équipes de bureau sont en constante communication.

À les voir aller, on pourrait croire à deux frères ou deux amis de longue date. Et pourtant, ils se sont rencontrés il y a quelques mois à peine, pendant la campagne électorale.

« Dès qu’on s’est rencontrés, ça a cliqué. On est tout le temps ensemble. Les autres nous appellent le duo régional, certains nous appellent Dupond et Dupont, d’autres nous appellent la relève. », affirme Brunelle-Duceppe.

« Nous avons le même âge, le même type d’humour. », ajoute son homologue de Jonquière.

Même si leur indéniable amitié leur permet de progresser facilement dans les dossiers, le fait qu’ils soient des députés voisins d’une région comme le Saguenay-Lac-Saint-Jean les aide énormément. Aluminium, forêt, agriculture, ressources naturelles, ils possèdent plusieurs dossiers communs.

Un bénéfice pour les citoyens

Ça, le Bloc Québécois l’a compris, selon Alexis Brunelle-Duceppe. Il estime que les citoyens du Lac-Saint-Jean et de Jonquière bénéficient grandement de cette collaboration unique au Québec.

Tout a été arrangé avec la présidence de la Chambre des Communes pour faciliter leur communication. « À Ottawa, nous avons nos deux bureaux l’un en face de l’autre. En Chambre, on est assis à côté. »

De plus, ils se partagent certaines ressources. Par exemple, un attaché politique, William Fradette, est attitré aux deux députés.

Pourrait-on voir une collaboration aussi forte avec un député d’un autre parti? « C’est sûr qu’il y a des liens particuliers qui se créent quand tu sièges dans le même parti et à côté de quelqu’un. Ce lien particulier, tu peux l’avoir avec un autre, mais peut-être pas avec la même intensité, c’est sûr », selon Mario Simard.

Ça ne signifie qu’ils n’essayent pas pour autant. Par exemple, les deux ont fait front commun avec le député conservateur de Chicoutimi-Le Fjord, Richard Martel, dans le dossier de l’ACEUM.

Pour eux, la région est constituée de gens aux liens tissés serrés. C’est pourquoi ils souhaitent que ce lien transpartisan puisse se perpétuer au cours de la législature.

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