Secourir des animaux mal en point et leur donner une deuxième chance dans la vie, voilà la mission de Nathalie et Dany Potvin, le couple propriétaire du Domaine de la deuxième chance à Saint-Gédéon.
« Nous, tout ce qu’on veut, c’est rendre les animaux qui arrivent ici le plus heureux possible avant qu’ils nous quittent », mentionne avec émotion Dany Potvin.
Le Domaine de la deuxième chance est en quelque sorte un secret bien gardé à Saint-Gédéon, même s’il commence à devenir de plus en plus connu du grand public.
L’histoire commence en 2016, alors que Dany et Nathalie, deux amoureux des animaux, sont interpellés sur un groupe Facebook pour secourir des chevaux dans le coin de Dolbeau. Il faut dire que le couple possédait déjà un petit élevage de chevaux miniatures à la maison.
« Quand on est arrivé pour récupérer les chevaux, ils étaient vraiment mal en point, le monsieur n’était plus en mesure de s’en occuper. On les a donc ramassés, avec un mouton aussi qui était là et qui avait besoin d’aide. En revenant à la maison, on se disait que nous allions leur donner une deuxième chance dans la vie à ses animaux. Et c’est comme ça qu’est né le domaine », raconte Nathalie Potvin.
Rapidement, le mot s’est passé comme quoi Nathalie et Dany récupéraient des animaux. L’automne, une période où les abandons sont nombreux, plusieurs personnes ont contacté le couple afin de leur donner leurs lapins, leurs poules, leurs oies et plus encore.
« On a pu en prendre quelques-uns, mais pas tous. Nous n’avions pas l’espace pour ça. On a été très surpris, ç’a pris beaucoup d’ampleur et rapidement en plus. »
Animaux
Seuls les animaux de la basse-cour sont accueillis au Domaine de la deuxième chance. Ainsi, on retrouve actuellement une trentaine d’espèces tels que des chevaux, des poules, des oies, des moutons, des chèvres, des alpagas, un émeu et des lapins.
Au total, ce sont entre 100 et 125 animaux que l’on retrouve au domaine.
«Nous sommes pas mal à pleine capacité. On a encore plein de demandes pour aller en chercher d’autres, mais on doit refuser, on n’a plus assez d’espace. Et ça, dire non, c’est très difficile. »
Le couple souligne d’ailleurs que de s’occuper de tous ces animaux exige énormément d’heures.
« On ne peut pas calculer combien de temps on passe avec eux. Le matin, on passe une à deux heures à s’occuper d’eux avant d’aller à notre travail respectif. Quand on revient vers 16h, on va directement les voir et nous ne rentrons pas avant 19-20h le soir. La fin de semaine, on passe nos grandes journées dehors avec eux. Mais on aime ça plus que tout », indique Dany.
Replacer les animaux…Mais pas à n’importe quel prix
Si la plupart des animaux au Domaine de la deuxième chance vont finir leur vie à cet endroit, il arrive qu’à l’occasion, certains soient placés dans des familles qui sauront s’occuper d’eux.
« On choisit avec précaution où nos animaux sont replacés. Nous, nous sommes allés secourir ces animaux-là et on leur redonne une deuxième chance. On veut qu’ils soient le plus heureux possible. Donc on ne veut pas les replacer dans des familles qui ne sauront pas bien s’en occuper », explique la copropriétaire du domaine, Nathalie Potvin.
Ainsi, le domaine ne fait aucune annonce pour donner des animaux en adoption à des familles. Ce sont les gens qui viennent directement vers eux pour s’informer si un animal est disponible.
« On les connait bien nos animaux et on le sait si c’est pour faire avec telle ou telle famille. »
Dany Potvin, le conjoint de Nathalie, raconte d’ailleurs une belle expérience avec fillette.
« Nous avions un cheval que nous avions secouru il y a quelques années, il était très mal en point. On l’a remis sur pied et il a retrouvé une bonne santé. Un jour, une mère et sa fille sont venues nous visiter puisque la petite voulait un cheval. Elle s’est mise à jouer avec ce cheval en question et c’était beau à voir, il y avait une complicité. La petite pouvait tomber et le cheval arrêtait pour l’attendre. Elles sont finalement parties avec et on a gardé contact. Le cheval va super bien. Ils ont même construit un enclos tout près de la chambre de la petite puisqu’elle voulait toujours être proche de lui. »
Financier
C’est vraiment par passion pour les animaux que le couple s’occupe du domaine. Ils ne reçoivent aucune subvention ou aide financière. C’est l’argent gagné à leur travail qui sert à financer leur projet.
« On travaille 40h semaine en dehors du domaine. Tout notre argent va là-dedans », mentionne Nathalie.
Le couple a commencé à faire des visites cet été au public, mais c’est loin d’être encore payant. « Ça ne paye même pas la moulée ! »
Visites
C’est après avoir eu beaucoup de demandes des gens pour venir visiter le domaine qu’ils ont décidé d’ouvrir leurs portes au public.
Peu de gens seront finalement venus cet été puisqu’ils ont gardé l’information assez secrète. Mais l’an prochain, le couple souhaite accueillir encore plus de gens.
« On aimerait avoir des écoles et des garderies qui viennent. On a aussi la plage et le camping tout près, donc on aimerait bien les attirer ici. »