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Expansion du Saint-Jude : Créer un milieu de vie et stimuler les ainés

Janick Émond
Le 24 juillet 2020 — Modifié à 12 h 29 min le 24 juillet 2020
Par Janick Émond - Journaliste

Le Saint-Jude d’Alma serait l’un des projets le plus innovateurs au Canada, selon le directeur général Daniel Beaulieu et le président Louis-Alain Tremblay. Un projet qui se démarque notamment par son approche.

« On veut travailler davantage avec la stimulation plutôt que les médicaments », explique Daniel Beaulieu.

La construction du complexe, un projet de 15 M$, a débuté l’hiver dernier et devrait se terminer en janvier 2021. Il comportera quatre étages, dont les trois étages supérieurs accueilleront 81 résidents en perte d’autonomie cognitive et physique.

La nouvelle partie du Saint-Jude est pratiquement identique au projet de maison des ainés du gouvernement du Québec. Chaque étage sera composé de deux unités pouvant accueillir 12 ou 13 personnes et chaque chambre (300 pieds²) sera individuelle, en plus d’offrir une salle de bain privée.

Diminuer les angoisses

« Nous avons voulu être prévoyants. D’ici 15 à 20 ans, les baby-boomers pulluleront dans les résidences. Tout a été pensé dans les moindres détails, explique Louis-Alain Tremblay. À la différence des CHSLD, les couloirs sont faits de façon circulaire afin de stimuler les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Quelqu’un qui en est atteint n’aime pas se retrouver face à un mur. Ça crée de l’angoisse ».

Les personnes atteintes de cette maladie ont également tendance à voir leur cycle du sommeil être perturbé. Certains se lèvent en pleine nuit. En plus de l’éclairage qui sera adapté, les employés porteront des robes de chambre pour qu’ils comprennent que ce n’est pas le jour.

Milieu de vie

L’idée est de créer un véritable milieu de vie. Les résidents pourront notamment compter sur un espace de gym, de physiothérapie, de six grandes terrasses, de quatre salles multifonction et de deux puits de lumière intérieurs. En outre, les employés comme les résidents prendront leur repas ensemble.

Le bâtiment étant symétrique, il est construit selon la norme B2, la même que dans les hôpitaux, qui offre une plus grande sécurité.

« S’il y a un incendie, il est possible de rester deux heures en toute sécurité en raison de systèmes de ventilation. Cela laisse amplement le temps aux secours de faire l’évacuation », ajoute-t-il, tout en comparant les résidences à des condos.

Un café ouvert à tous ainsi qu’une terrasse sur le toit sont également dans les cartons, à plus long terme.

Maisons des ainés : « Le gouvernement est quatre ans en retard! »

Le gouvernement du Québec est véritablement en retard, croit le président Louis-Alain Tremblay. Selon lui, le concept du Saint-Jude est le même que celui mis de l’avant par le gouvernement avec les maisons des ainés annoncées en novembre 2019 : mettre en place un véritable milieu de vie où les résidents ne se sentiront pas comme dans un hôpital.

Il estime que s’il n’y avait pas eu la crise de la COVID-19, le projet de maisons des aînés du gouvernement n’aurait pas été mis en place aussi rapidement. Le projet du Saint-Jude est dans les cartons depuis quatre ans et la construction a été entamée l’hiver dernier.

Tout comme les maisons des ainés, l’expansion de la résidence Saint-Jude compte offrir des unités regroupant une douzaine de résidents, des chambres individuelles, des salles de bains privées ou encore des espaces communs.

Concept similaire

Tremblay s’estime plus prévoyant que le gouvernement. Par ailleurs, il a du mal à s’expliquer pourquoi les coûts de construction d’une maison des aînés de 120 places est de 60 M$ (500 000 $ par chambre). En comparaison, le projet du Sant-Jude est évalué à 15 M$ pour 81 places (168 000 $ par chambre), d’autant plus qu’il s’agit d’une construction en hauteur, ce qui à priori, est plus dispendieux.

« J’aimerais savoir pourquoi ça leur coûte autant. Ce qu’on est en train de construire, c’est ce que le gouvernement veut faire avec le projet de maison des aînés. Il parle de ça comme si c’était nouveau. Nous, on est là-dedans depuis quatre ans et personne n’en parle. Le gouvernement est en retard, c’est la COVID qui les a réveillés. Eux, ça leur coute 500 000 $ par chambre et nous 168 000 $. On ne comprend pas pourquoi, car ils offriront la même chose! », s’étonne Louis-Alain Tremblay.

Pour une meilleure collaboration public-privé

Le directeur général de l’établissement, Daniel Beaulieu, abonde dans le même sens. Selon lui, une meilleure collaboration entre le public et le privé est de mise.

« On veut partager notre savoir. Personne du public ou du réseau du CIUSSS n’est venu nous voir. Nous avons pourtant tous les mêmes intérêts : offrir un milieu de vie de qualité aux aînés. Le public travaille en vase clos. Nous, on veut tirer les autres vers le haut. On aimerait pouvoir les aider ou du moins, échanger nos expertises », explique-t-il.

Rappelons que le projet de maison des aînés a été annoncé en novembre 2019 par la ministre Marguerite Blais et compte offrir 2 600 places d’ici 2022. Trois maisons de ce type se trouveront dans la région, l’une à Chicoutimi, l’une à Roberval et l’autre à Alma.

 

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