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Insécurité alimentaire: de gros efforts restent à faire

Yohann Harvey Simard
Le 12 juin 2021 — Modifié à 11 h 07 min le 12 juin 2021
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

La présidente de Moisson d’Alma, Nancy Bolduc croit qu’il reste du chemin à faire pour lutter adéquatement contre l’insécurité alimentaire. Elle voit d’un très bon œil l’arrivée du projet de Transformerie Mistook.

« J’en suis extrêmement ravie. Ça fait des années qu’on en parlait, qu’on espérait qu’un tel projet voie le jour. Car oui, il y a moyen de récupérer, donner une deuxième vie à des aliments. Même au niveau environnemental, c’est très bénéfique », estime Nancy Bolduc.

Tout comme le projet de Transformerie Mistook, le concept de réutilisation fait déjà partie des valeurs de Moisson d’Alma. L’organisme conscientise déjà ses usagers à éviter le gaspillage alimentaire.

« On habilite beaucoup nos usagers à faire de la transformation, par exemple faire des croutons à partir de pain. Comme le dit l’expression, donner un poisson, c’est bien, mais apprendre à pêcher, c’est encore mieux! »

Stigmatisation

Elle déplore néanmoins que l’enjeu de l’insécurité alimentaire ne semble pas faire partie des priorités des gouvernements. Il s’agit selon elle d’un sujet tabou.

« L’insécurité alimentaire, ce n’est pas un sujet très populaire auprès des gouvernements. Depuis quelques années, d’autres secteurs ont été priorisés. Car ce n’est pas « hot » de parler de pauvreté dans notre société, qui est supposément riche. Je pense aussi qu’il y a un tabou. Il y a beaucoup de stigmatisation et de jugement envers les personnes en situation de précarité financière. Bien souvent, ceux qui auraient besoin d’aide alimentaire ne se tournent pas nécessairement vers nous sans doute par peur d’être jugés », croit-elle.

Une région généreuse

Si Nancy Bolduc juge que les gouvernements ne sont pas toujours au rendez-vous, elle estime que la population, les producteurs agricoles et les entreprises font preuve de grande générosité.

« Localement parlant, nous avons des ententes solides depuis plusieurs années. Au niveau des supermarchés, on a toujours eu une belle collaboration. Ils ont été très avant-gardistes sur la question. La volonté de nous fournir en aide alimentaire est venue d’eux. Ils n’ont pas eu à se plier à des lois ou à des mesures qui les auraient forcés à le faire. C’est la même chose pour les producteurs agricoles. »

 

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