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Investissements de 800 000 $ : Services Enviro+ devient… LAFIB

Janick Émond
Le 07 février 2020 — Modifié à 14 h 51 min le 07 février 2020
Par Janick Émond - Journaliste

Investissements de 800 000 $ : Services Enviro+ devient… LAFIB

L’entreprise almatoise spécialisée en gestion, rédaction et intégration de systèmes de sécurité alimentaire devient le Laboratoire de formation et d’innovation bioalimentaire. En pleine croissance, elle vient d’investir près d’un million de dollars dans l’achat d’un nouvel édifice et dans son volet recherche et développement.

C’est pour mieux correspondre à sa mission que l’entreprise s’est dotée d’un nouveau logo et d’une nouvelle dénomination, qui rappelle la « fibre entrepreneuriale et agroalimentaire », selon directrice générale Émilie Villeneuve.

Plus spécifiquement, c’est que l’entreprise a évolué au cours des dernières années en s’investissant dans la recherche et le développement de produits alimentaires (R&D aliments).

« Graduellement, on a commencé à nous spécialiser dans la R&D. Or, je trouvais que le nom n’était plus représentatif de ce qu’on faisait. »

Un laboratoire flambant neuf

La jeune entreprise a récemment acquis le bâtiment situé au 1450 boulevard St-Jude à Alma, qui abritait auparavant une ébénisterie.

Entièrement rénové, il abrite également un espace supplémentaire de 4 000 pieds carrés qui servira de laboratoire de recherche et développement.

Ainsi, les entreprises agroalimentaires pourront louer ces installations à taux horaire fixe. Plusieurs équipements qui s’y trouvent seront à leur disposition : embouteilleuse semi-manuelle, four, service de réfrigération, pH-mètre et bien plus encore.

En étant accompagnées par l’équipe de LAFIB, elles pourront tester de nouvelles recettes, les faire goûter grâce à un panel de dégustation, s’assurer que leurs produits correspondent aux normes de santé et de sécurité gouvernementales ou encore procéder à leur emballage sur place.

« C’est une solution pour les entreprises qui n’ont pas nécessairement les moyens de faire un investissement majeur en infrastructures et qui souhaitent générer plus de volume. Ainsi, elles pourront générer un chiffre d’affaires et ensuite investir pour de l’équipement. C’est un modèle structurant », estime la directrice générale.

Un service d’exportation

Les entreprises qui utiliseront le laboratoire pourront également exporter sur place, grâce au quai pour camion et aux permis que possède LAFIB.

« Les entreprises qui n’ont pas les licences fédérales pour exporter vont pouvoir venir ici. Nous avons tout ce qu’il faut. Elles vont avoir accès aux registres, aux canevas et aux cahiers de charge pour la sécurité alimentaire. Ça va être inclus dans le prix. »

Une entreprise en pleine croissance

Le Laboratoire de formation et d’innovation bioalimentaire est le seul service de ce genre en région. Si Émilie Villeneuve a pu se permettre un tel projet d’expansion complètement autofinancé, c’est parce que la demande est en constante croissance.

La mission de LAFIB, c’est de protéger le consommateur lorsqu’il consomme des produits transformés au Québec.

C’est d’accompagner les entreprises agroalimentaires en allant chercher les subventions nécessaires auprès des gouvernements – qui sont souvent difficiles à obtenir.

C’est aussi d’offrir des formations, des services de conseil en sécurité et en planification agroalimentaire.

LAFIB a également un département d’emballage et d’étiquetage alimentaires, ce qui permet notamment d’éviter la fraude alimentaire, souvent non volontaire.

« Il arrive que certains n’inscrivent pas les bonnes valeurs nutritives ou négligent d’inscrire la déclaration des allergènes, explique-t-elle. Certaines entreprises veulent également mettre de l’avant certains ingrédients biologiques qui n’ont pas encore de certification. Nous, on les accompagne dans ce processus pour éviter qu’elles se retrouvent à faire de la fraude sans le vouloir ».

Accessible aux entreprises régionales

En 2015, Émilie Villeneuve a parcouru pas moins de 35 000 km en région pour cogner aux portes des entreprises agroalimentaires. Seule employée pendant deux ans, elle a commencé à s’entourer de gens qualifiés en 2017. Maintenant composée de cinq personnes, l’entreprise pourrait en voir davantage joindre l’équipe dans les prochaines années.

« Je suis une fille d’économie régionale, explique-t-elle. Aujourd’hui, je suis la seule consultante agréée au Saguenay-Lac-Saint-Jean par le MAPAQ pour accompagner les entreprises en robotisation, en système qualité, en planification de leur entreprise. »

Les autres entreprises de ce genre se trouvent surtout dans les grands centres. Or, LAFIB fait affaire avec de nombreux fleurons régionaux, tel que La Chocolaterie des Pères Trappistes, Canada Sauce, Vinaigrettes Vio, Bluet Nordic ou encore Morille Québec.

Sans LAFIB, il faudrait qu’elles fassent affaire à des experts qui se trouvent en dehors de la région.

Des recherches en cours

En plus d’être investie dans son entreprise, Émilie Villeneuve souhaite approfondir le champ de compétences que représente la sécurité alimentaire. C’est pourquoi elle est actuellement étudiante à la maîtrise en gestion des organisations à l’UQAC au volet recherche.

« Je veux démontrer aux gens que quand c’est pris en planification, la sécurité alimentaire n’est pas une dépense, c’est un investissement. Ça ouvre des portes pour des opportunités d’affaires. »

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