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Jardins Santé : Les semences patrimoniales de Gérard Parent

Le 11 septembre 2020 — Modifié à 17 h 03 min le 11 septembre 2020
Par Julien B. Gauthier

Gérard Parent, un résident de Saint-Henri-de-Taillon, cultive depuis plusieurs années son « Jardin Santé », composé à 90 % de semences patrimoniales, lui permettant de bénéficier de variétés de légumes uniques et pratiquement disparues.

Parmi ces légumes, la tomate « mémé de Beauce », qu’il a lui-même redécouverte, fait partie de jardin depuis 25 ans.

Pour Gérard Parent, l’histoire de cette variété de tomate géante remonte à 1995 alors qu’il résidait en Beauce. Un jour, un menuisier est venu lui porter une enveloppe blanche qui comportait 200 graines de tomates. Elle avait été trouvée sous les planches d’un grenier d’une maison en démolition d’un certain M. Lessard.

« Sur l’enveloppe, il était écrit "tomates". Le menuisier m’a dit que cette semence-là avait plus de 60 ans, car aucun habitant de la maison n'avait fait de jardin. Sur les 200 graines, j’ai réussi à en faire germer trois dans des serviettes humides et ensuite les planter », explique le jardinier de 83 ans.

Tomate disparue

Gérard Parent explique que le ministère de l’Agriculture du Canada a ensuite piloté le dossier des mystérieuses semences de tomates géantes. « Ils ont finalement conclu que c’était la tomate qu’on avait au Québec au début des années 1900! ».

De ces trois plantes, la variété « Mémé de Beauce » s’est par la suite répandue au Québec. Un nom qu’Agriculture Canada a donné en l’honneur de la lignée ancestrale de M. Lessard, qui ne souhaitait pas donner son nom à la tomate.

Gérard Parent dit également posséder dans son jardin l’ancêtre de l’ancolie, une fleur que seuls les Jardins de Métis en Gaspésie pensaient posséder. Il cultive aussi les tomates « des Italiens de Montréal », une variété difficile à obtenir et du haricot grimpant jaune ancestral québécois, datant d’avant 1900.

La passion d’une vie

Gérard Parent est passionné du jardinage depuis son enfance, alors qu’il s’est tourné de son plein gré vers les plantes pour y retirer des effets médicinaux. Il ne possède toutefois pas de formation d’herboriste. « J’ai mon bac brun depuis que j’ai 6-7 ans », lance-t-il.

En 2012, il a pris la décision de quitter sa Beauce natale afin de s’établir au Lac-Saint-Jean pour de cultiver paisiblement son « Jardin Santé ».

Aujourd’hui, son épicerie ne lui coûte que 10 $ à 20 $ par semaine et il vend jusqu’à 2 000 plants d’ail par année.

« Plus jeune, j’avais l’auto de l’année. J’avais un camion payé. J’étais entrepreneur en construction. Par la suite, j’ai eu des problèmes de dos. Je suis devenu représentant à la FTQ et je suis devenu agent immobilier. Je n’aimais pas ça, et c’est à partir de ce moment-là que les herbes ont pris la place. »

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