Jimmy Larouche a délibérément choisi Alma

Jimmy Larouche a délibérément choisi Alma

TOURNAGES. Le réalisateur d’origine almatoise Jimmy Larouche, a choisi délibérément de tourner ses deux premiers films, « La cicatrice » et « Antoine et Marie », à Alma, pour des raisons émotives, économiques et morales. Petit producteur indépendant, à chacune de ses deux présences dans la cité de l’Hospitalité pour le tournage de ses films, il a laissé respectivement quelque 100 000 $ et 80 000 $ en retombées économiques directes.

« Tout mon bagage émotif, il vient d’Alma. J’ai grandi à Alma. Quand je pense à un quartier je pense à un quartier d’Alma, quand je pense à un hôpital, c’est l’hôpital d’Alma. Alma, c’est chez-nous. Alors, quand j’imagine une histoire, automatiquement, c’est beaucoup plus simple pour moi de l’imaginer avec mes souvenirs d’Alma », nous a confié en entrevue Jimmy Larouche, pour parler de ses choix de lieux de tournage qui sont plus artistiques.

« Il y a aussi une raison économique. Mes deux films ont été produits 100 % de manière indépendante, donc les tournages ont eu lieu sans aucune aide financière du gouvernement. J’étais donc sur l’impression que ce serait plus simple de trouver des gens intéressés à investir dans le projet financièrement et en terme de commandites, en terme de support et de lieux de tournage. J’ai trouvé tout ça à Alma car je connais plusieurs personnes. À Montréal, le monde sont blasés un peu par le cinéma car il y a eu beaucoup de tournages, mais à Alma, avant que j’y aille pour mon premier long métrage, il n’y en avait pas eu beaucoup et peut-être du tout. Je m’attendais donc à ce que la population soit intéressée à voir ça et à vivre ca et qu’en retour, la population nous encourage et ça l’a de loin dépassé mes attentes », souligne avec empressement le producteur.

Ainsi, à chaque fois, il a eu de l’aide financière de la part de Ville d’Alma mais beaucoup d’aide technique de la part de la municipalité. Quand venait le temps d’obtenir une autorisation pour fermer une rue pour le tournage d’une séquence, il obtenait rapidement cette autorisation.

Le Complexe de la Dam-en-Terre a offert un prix d’ami pour loger comédiens et techniciens. Des entreprises locales ont investi dans les projets. Des membres de sa parenté sont venus donner un coup de main pour faire du ménage ou peinturer.

« Ma famille est encore toute à Alma. Quand je tourne à Alma, ça me permet de passer du temps avec eux-autres. Quand je suis en congé, je peux les voir, aller souper avec eux et d’être proche du monde que j’aime », avoue-t-il sur une note plus sentimentale.

Finalement, Jimmy Larouche avoue qu’il y a aussi une raison morale à ses choix: « Moi, j’ai quitté la région pour mes études et je n’y suis jamais retourné. Je ne suis pas en faveur de l’exode vers les grands centres. Je le vis et le sens. Mais, on crée de nouvelles routes où l’on pense que l’on peut vivre de sa création du cinéma, en région. Je voulais montrer aux gens que ça se faisait et que c’était possible de tourner à l’extérieur des grands centres urbains », confie-t-il.

Jimmy Larouche avoue que le tournage de ses deux premiers films auraient été beaucoup plus difficile si les choses s’étaient déroulées à Montréal, par exemple. Notamment, pour « La cicatrice », avec tout le support technique qu’il a reçu.

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