« La solidarité des communautés fait toute la différence »

« La solidarité des communautés fait toute la différence »
André Paradis a bon espoir d'en venir à une entente sur le mode de gestion du lac Saint-Jean.

NÉGOCIATIONS. Si les choses se déroulent tel que prévu, on devrait voir naître en 2017 une nouvelle formule historique pour la gestion durable du lac où Rio Tinto et les parties prenantes seront partenaires. André Paradis, porte-parole des intervenants, attribue ce succès à la solidarité des communautés dans le dossier.

« Ce dossier nous a demandé beaucoup de travail et de disponibilité mais on est fier aujourd’hui que le gouvernement du Québec ait accueilli avec enthousiasme l’objectif recherché: ce n’est pas de faire mal au promoteur qu’est Rio Tinto, mais bien de participer, en amont avec le promoteur, sur tous les travaux ou les engagements de développement touchant le lac Saint-Jean. C’est une prise en charge du milieu sur une richesse naturelle qu’est l’eau, c’est l’occupation du territoire », soutient André Paradis.

Tous ces éléments rejoignent les objectifs gouvernementaux dont la position du premier ministre Philippe Couillard.

« Quand le gouvernement dit au promoteur voici ce que l’on souhaite. Nous, ce que l’on veut, c’est convaincre le gouvernement, pas Rio Tinto, parce qu’après la BAPE, ce sera le décret et le décret, c’est le gouvernement. Alors, si le gouvernement dit: ce que je souhaite, c’est ce que la communauté souhaite, bien, on veut voir apparaître cela dans le décret. Rio Tinto a pris du recul là-dessus, mais le décret devra refléter l’idée d’une gestion durable du lac Saint-Jean », analyse André Paradis.

Négociation

Le négociateur Mario Gosselin nommé par le gouvernement au dossier a rencontré les parties et il devenait évident de la nécessité de prolonger d’un an l’actuel décret pour permettre les différentes rencontres.

« Les discussions sont bien entamées et à partir du mois de janvier, ça va être les rencontres avec Rio Tinto. Il faut régler tout ça avant le mois de mai. Ça va prendre plusieurs rencontres en ce début de 2017 pour réussir à s’entendre », ajoute le préfet et porte-parole des parties prenantes.

André Paradis analyse plus en profondeur les événements de la dernière année.

« Ce qui a fait la clé, ce qui a fait virer les choses, c’est la solidarité de la communauté. Les trois MRC, la communauté de Mashteuiatsh, toutes les parties prenantes, on a fait un bloc. Rio Tinto avait l’habitude d’avoir devant elle un bloc éclaté et il était le plus fort.  Faisons un bloc, restons unis et solidaires. Si on est un bloc, le gouvernement n’aura pas le choix de nous écouter, nous la communauté autochtone et les trois communautés des MRC. On ne fait pas un travail de démolition de l’entreprise, c’est l’ouverture pour discuter avec eux et travailler en amont sur tout ce qui se passe sur notre territoire. Et les MRC, on est responsables de l’aménagement de notre territoire », martèle André Paradis

Dans ce dossier, la volonté politique était présente dès le départ et le consensus a été porté.

« La politique doit parler à la politique…. On va s’entendre ensemble sur ce que l’on veut, faites-nous confiance. Quand on aura ce que l’on veut, on va le porter et rien ne va changer. La position des parties prenantes, c’est elle que l’on va présenter à la politique… C’est une démarche extraordinaire de concertation territoriale et le gouvernement devrait prendre exemple sur ce que l’on fait là », de conclure André Paradis.

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