L’usine de traitement des eaux usées que Labrecque attend depuis de nombreuses années devrait être construite en 2021. La municipalité refera du même coup une bonne partie de ses trottoirs et rues.
Le réseau d’égout de Labrecque est mal en point, de l’avis même du maire Éric Simard. La municipalité déverse ses eaux non filtrées directement dans la rivière Mistouk depuis des années, une situation appelée à changer avec la construction d’une usine de traitement des eaux usées. Le gouvernement a donné récemment son aval au projet.
« Je suis maire depuis 2013 et c’était mon cheval de bataille à l’époque, car on ne mettait pas nécessairement l’emphase là-dessus. Maintenant, l’étude préliminaire est terminée et elle a été acceptée par le ministère, c’est déjà un grand pas parce que lorsqu’on passe l’acceptation au niveau du ministère, ça signifie qu’il a reconnu le travail que tu as fait. Pour moi c’est une victoire, mais ça fait 6 ans déjà ! »
« Quand je vais recevoir après les fêtes les documents officiels du ministère, nous en serons à donner le contrat des plans et devis, ce sera final. Je dirais qu’en 2021 ce sera la construction », a-t-il ajouté.
Un projet de 10 M$
Suivre le long processus aura valu la peine pour la municipalité. Pratiquement 85 % du réseau sera refait et sera subventionné par Québec.
« La bataille était de faire reconnaître que le réseau est en mauvais état dans l’ensemble de la municipalité. Souvent le ministère fait du <@Ri>patchage<@$p>, mais nous sommes allés plus loin. »
Le projet de près de 10 M$ forcera par le fait même une réfection majeure des trottoirs et des rues de la ville. « Dans 2 ans, on va voir une grosse progression dans les infrastructures ».
Suivre le système
Le maire croyait sincèrement qu’il réussirait à construire l’usine à son premier mandat.
« Je pensais que ça se réglerait en 4 ans, mais j’ai réalisé que ce n’est pas comme ça que ça fonctionne ! Faut que tu ailles avec le système. Oui, on peut cogner un peu plus fort aux portes, mais ça reste qu’un moment donné, tu vas à la vitesse que le système va. »
S’il admet que le tout aura au final pris le double du temps, il demeure fier du dénouement actuel.
« C’est sûr que quand j’arrive au conseil municipal et que mes citoyens me disent qu’ils trouvent ça très long, je les comprends, car ça fait six ans qu’on en parle. Mais aujourd’hui, je suis fier qu’on n’en soit plus à déverser directement et qu’on va se conformer. »

Administrer à la hauteur de ses moyens
Le maire de Labrecque, Éric Simard, aimerait que les services essentiels des municipalités soient plus soutenus.
« S’occuper de la base, c’est-ce qui est plus important pour moi », a martelé l’élu.
À l’aube d’une conclusion du long dossier d’usine de filtration d’eau, le maire de Labrecque est revenu sur ses six années à la mairie et sur son style de gouvernance. Sans pourfendre les gouvernements, il est néanmoins critique des priorités ministérielles en ce qui a trait aux administrations municipales.
En effet, l’élu croit que Québec devrait donner aux municipalités les moyens d’accomplir d’abord la base de leur responsabilité, soit les services publics tels que les routes et les réseaux d’eau.
« C’est des choses importantes, car c’est la base de notre mandat, c’est beau faire des bâtisses et donner plus de services, mais la base, c’est les infrastructures municipales », a déclaré l’élu au Lac-St-Jean.
Routes
La mairie a par exemple choisi de réparer selon ses moyens ses routes. Elle aurait investi près de 2,5 M$ sur 7 ans pour refaire graduellement ses chemins, pour éviter l’endettement selon le maire.
« Nos routes sont dans un piteux état. Nous avons 42 km à notre charge avec un budget de 1,2 M$ ; on s’est donc dit qu’on en ferait un peu tous les ans sans avoir à s’endetter ; on investit à la hauteur de notre capacité, soit près de 300 000 $ chaque année. »
Mauvaises priorités
Le maire trouve que les petites municipalités ne reçoivent pas suffisamment d’aide pour correctement mettre en œuvre ces services.
« On nous aide beaucoup au niveau des bâtiments de loisirs et je ne dis pas que c’est superficiel, sauf que souvent on a des bâtiments pour lesquels on n’a pas nécessairement un grand besoin, mais pour lesquels nous sommes subventionnés. Arrivé dans les chemins toutefois, on l’est rarement ! »
Il a d’ailleurs cité en exemple le centre de loisirs de Labrecque, qui recevra une subvention pour près de la moitié du coût des travaux, mais qui nécessitera un emprunt de près de 500 000 $. « Je préfère emprunter 500 000 $ pour mes routes ».
« Aidez-nous pour les choses vitales ! Si on a vraiment besoin d’un bâtiment de 1 M$ pour faire de l’activité physique, bien la municipalité se le payera ! », a-t-il lancé.
Le maire a enfin conclu d’une comparaison : « Mon optique c’est que c’est comme notre vie à nous autre : on fait ce qui est important et si on veut aller en voyage on ira s’il en reste ».