Le Collège d’Alma dispose de la serre du futur

Le Collège d’Alma dispose de la serre du futur
La serre solaire du COllège d'Alma.

INNOVATION. Le Collège d’Alma s’est doté de la première serre solaire passive de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Érigée il y a près d’un an, cette serre en forme de dôme a réussi à produire une grande variété de végétaux tout au long de l’année, avec une faible quantité d’électricité.

L’initiative est le fruit d’une longue réflexion du professeur de philosophie François Privé et de quelques-uns de ses collègues. Motivés par d’autres projets du genre et quelques rares prédécesseurs québécois, les professeurs avaient pour but de devenir le premier banc d’essai du genre en région plus froide.

Même si le projet pouvait leur sembler idéaliste, ils ont tout de même réussi à obtenir une subvention de 32 000 $ du programme Nova science qui offre de l’aide pour l’achat de matériel pédagogique.

Au fil du temps, l’installation est devenue un véritable outil de formation pour les élèves de l’établissement scolaire, mais aussi pour d’autres groupes écologiques des environs qui entrevoient un avenir très prometteur en cet objet qui en est encore à ses débuts.

« Pour nous, il était important que cette installation soit dans un milieu d’apprentissage, car il est important que les générations futures puissent développer des milieux nourriciers plus efficaces et plus écologiques que ceux déjà en place », exprime M. Privé.

Indépendance énergétique

En entrant dans le dôme, il est frappant de constater que la température s’apparente à celle d’une forêt tropicale, même en plein mois d’avril. «Qu’il fasse -20 ou 30 degrés Celsius à l’extérieur, la serre est conçue pour conserver sa température », explique le professeur en agriculture, Samuel Simard, qui est en charge de l’infrastructure.

Il explique que cette faculté, qui pourrait sembler improbable, est en fait due à la forme de la serre conçue pour tirer avantage de l’énergie produite par le soleil, dite passive. La face sud, exposée, sert à capter un maximum de chaleur, alors que la face nord isolée limite le refroidissement.

L’installation regorge d’aspects techniques servant à optimiser son efficacité. À l’intérieur, un bassin de 950 litres d’eau emmagasine la chaleur afin de compenser pendant la nuit. Une prise d’air, installée dans le haut du dôme, achemine l’air chaud dans les sols afin d’empêcher le gel. Un système à base de cire d’abeille ouvre les fenêtres automatiquement afin d’éviter les surplus de chaleurs pendant l’été.

Il faut cependant noter qu’avec les basses températures que connaît le Québec, l’autonomie énergétique reste très difficile à obtenir. Le professeur d’agriculture explique que comme il s’agissait d’une première année test, la serre a dû être alimentée à l’électricité. M. Simard, reste tout de même convaincu qu’il existe plusieurs moyens d’arriver à une certaine indépendance énergétique. Il confirme même vouloir en faire l’expérience dès l’hiver prochain.

Changer le monde

Le professeur de philosophie insiste beaucoup sur l’idéologie qui mène ce projet davantage que le projet lui-même. «Pour moi, c’est un véritable vecteur de changement du milieu nourricier, exprime-t-il. De plus en plus de gens sont d’accord avec le fait qu’il faut revoir nos modes de production.»

Pour le petit groupe d’enseignants, l’objectif est maintenant clair : faire le plus de tests possible afin de pouvoir éventuellement développer des modèles moins dispendieux et plus efficaces afin d’offrir un modèle qui puisse nourrir une famille de manière permanente.

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