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Le défi d’attirer le consommateur

Yohann Harvey Simard
Le 12 février 2021 — Modifié à 14 h 34 min le 12 février 2021
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

D’année en année, la production de lait biologique est en constante augmentation. Toutefois, la demande par le consommateur ne suit pas nécessairement la même courbe. Après avoir subi une forte hausse de 2015 à 2019, le marché du lait biologique se retrouve dans une période creuse.

Actuellement, le Québec produit trop de lait biologique par rapport à la demande. Si 61 millions de litres ont été produits en 2019-2020, 16 % de cette production a été redirigée vers le lait conventionnel, tel que le rapporte Bryan Denis, président du Syndicat des producteurs de lait biologique du Québec.

« La production a augmenté beaucoup plus vite que les besoins du marché. C’est récurrent depuis 20 ans. Il y a des hauts et des creux de vague. À certains moments, il manque du lait sur le marché, à d’autres il y en a trop », explique-t-il.

Prédire la demande

Mais le comportement du consommateur est plutôt difficile à prédire, admet-il. Il y a environ quatre ans, l’association des Producteurs de lait du Québec (PLQ) a lancé un appel aux producteurs pour qu’ils se convertissent vers la production biologique pour combler les potentiels besoins du marché.

Certaines fermes ont répondu à cet appel au cours des dernières années, en pensant que la demande de lait y serait. Même si elles ont obtenu leur certification biologique, certaines n’ont toujours pas la prime à l’hectolitre, qui est de 21 $ en moyenne.

Surproduction

La production biologique d’une dizaine de fermes laitières est redirigée vers le conventionnel, selon Daniel Taillon, producteur de lait biologique à la ferme Taillon et fils à Saint-Prime.

« Présentement, au Québec, l’offre excède la demande. Huit à neuf producteurs sont en attente. Ils ont fait la transition, mais ils ne sont pas payés biologiques. Ils envoient leur lait au conventionnel tout en étant certifiés biologiques. On devine qu’ils ne sont pas heureux de ça. Personne ne l’est. Mais on ne sait pas vraiment quoi faire avec ça, il y a des enjeux au niveau des publicités », estime-t-il.

« Une transition vers le biologique, c’est trois ans. On demande à nos producteurs de faire la transition quand on prédit qu’il y aura une forte demande. Mais lorsqu’ils arrivent dans le marché du bio, ça arrive qu’il y ait décalage par rapport à l’appel du consommateur. C’est ça qu’on vit en ce moment. On a eu une très forte croissance de la production, mais la demande n’était pas aussi forte que prévu », ajoute Bryan Denis.

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