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Le Dr Luc Cossette : Un psychiatre pas comme les autres !

Le 15 mars 2019 — Modifié à 15 h 09 min le 15 mars 2019
Par Isabelle Tremblay

Le travail du psychiatre Luc Cossette va bien au-delà de la pose d’un diagnostic et de la prescription de médicaments lorsqu’il rencontre des gens souffrant d’une psychopathologie.

La prise en main de la personne par elle-même est le nerf de la guerre selon le clinicien, qui pratique à Alma depuis plus de 20 ans.

« Que l’on mélange des pilules et que l’on fasse des ajustements pour améliorer la condition, il y a un 40% de travail que le patient doit faire », affirme le psychiatre.

Faire une différence

Par le biais de la Fondation "Vivre ma santé mentale" qu’il a mise sur pied en 2014, le Dr Cossette offre à ses patients sur un plateau d’argent une série d’activités gratuites. Son but est de les aider à s’accrocher à quelque chose pour s’épanouir et s’accomplir personnellement. Les activités sont d’ordre intellectuelles, artistiques, culturelles ou physiques.

« Au lieu de subir la maladie, la personne devient participative à son propre traitement plutôt que de se faire dicter quoi faire. Oui, il y a le côté biologique qui représente 30% du processus de guérison et un autre 30% qui est lié à l’apport de l’entourage de la personne », précise-t-il.

De plus en plus, ses collègues du Saguenay-Lac-Saint-Jean suivent son exemple et réfèrent des gens à la fondation.

« Quand une personne ne va pas bien, qu’elle est en arrêt de travail et qu’elle broie du noir, elle parvient difficilement à s’intéresser à des sports ou loisirs. La fondation est là pour lui faciliter la tâche. C’est un levier », mentionne le Dr Cossette, qui est reconnu comme étant un psychiatre qui se démarque pour son sens de l’écoute.

« Quand j’étais au secondaire, j’ai déjà gagné un prix de l’humanité. Les filles me disaient que j’étais le meilleur ami de tout le monde », relate-t-il.

Semaine tout inclus

Une fois par année, la fondation permet à des cas plus sévèrement atteints d’une maladie mentale de vivre une semaine paradisiaque, en bordure du lac Saint-Jean.

« Ces gens vivent dans des ressources intermédiaires et ne sont pas autonomes. Nous leur offrons une semaine remplie d’activités à l’auberge du Club Kiwanis, située à Saint-Gédéon. C’est magique. Ils sont tellement heureux. Ils crient, ils aiment ça! »

Alliés en santé mentale

Pour démystifier la maladie psychologique et prévenir les atteintes en santé mentale en milieu de travail, le Dr Cossette et son équipe ont conçu la formation <@Ri>Alliés en santé mentale.<@$p>

« À peu près tout le monde connaît les cours de réanimation cardiorespiratoire (RCR). Malheureusement, la santé mentale est encore un sujet tabou dans la société », déplore le Dr Cossette.

D’une durée de huit à douze heures, la formation est offerte par Forgescom, à la grandeur de la province. Elle aborde plusieurs aspects de la maladie et de la détresse psychologique. Elle propose aussi des outils pour intervenir et interagir avec ces personnes.

« C’est une formation vraiment unique au Québec. Il y en existe d’autres, mais elles viennent de l’Australie », souligne-t-il.

Système judiciaire

Par l’entremise de la fondation, le Dr Cossette s’intéresse aussi aux étudiants en techniques policières et en soins infirmiers du Collège d’Alma. « Je me rends dans les classes pour donner des conférences. Je réponds à toutes les questions que des étudiants n’oseraient parfois même pas poser », affirme-t-il.

Par la suite, les jeunes organisent et participent aux activités de la fondation.

Budget

Pour réaliser sa mission, la Fondation Vivre ma santé mentale dispose d’un budget annuel de 70 000 $ à 80 000 $.

Les sommes sont amassées principalement à l’occasion d’un souper-bénéfice qui réunit quelque 300 personnes. Cette année, l’activité aura lieu le 15 mars.

« Lorsque j’ai commencé à pratiquer, je tenais vraiment à démarrer quelque chose dans ce genre-là. Nous avons tenté de le faire via le système public, mais ça n’a pas été possible. À force d’en parler, j’ai trouvé des partenaires qui y croyaient et qui m’ont épaulé. »

Quelques statistiques

  • Près d’une personne sur cinq souffrira d’une maladie mentale ou d’un problème de santé mentale au cours de sa vie.
  • La majorité des personnes souffrant de troubles mentaux ne consultent pas, en raison principalement des préjugés.
  • Les problèmes de santé mentale coûtent environ 32 milliards par année au Canada.
  • Un suicide se produit toutes les 40 secondes à travers le monde.

Sources : Ministère de la Santé et des Services sociaux, Organisation mondiale de la Santé (OMS), Enquête sur la santé mentale dans les milieux de travail.

 

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