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Le ministère sécurise 10 autres kilomètres de route

Le 02 octobre 2013 — Modifié à 00 h 00 min le 02 octobre 2013
Par Karine Desrosiers

En cette période automnale, tous les chasseurs rêvent de se retrouver face à face avec un orignal au détour du chemin. Sur la route #169, dans la réserve faunique des Laurentides, c'est tout le contraire. Aucun automobiliste ne veut se retrouver face à face avec un orignal dans le chemin. À cet effet, le ministère des Transports réalise présentement un important projet au coût de 1,9 millions $ visant à ajouter 10 kilomètres de clôtures dans une zone à haut risque, entre les kilomètres 42 et 52, pour contrer la grande faune et ainsi, éviter que les orignaux ne se retrouvent sur la chaussée avec les risques de collision que cette présence entraîne.

« Ce secteur entre les kilomètres 42 et 52 a été identifié comme étant à risque très élevé et présentant une véritable problématique. En trois ans, sur ce tronçon de la route #169, entre Hébertville et la jonction avec la route 175, il s'est produit un total de 57 collisions avec la grande faune dont 33 directement dans le secteur visé par les travaux », nous expliquait Sébastien Simard, agent de communications au bureau régional du ministère des Transports du Québec.

Déjà, il y a quelques années, une première clôture, électrifiée en partie, avait été installée dans le secteur des kilomètres 32 à 42.

Cette fois-ci, entre ces kilomètres 42 et 52, le MTQ a confié à la firme Claveau & Fils cet important contrat qui sera complété plus tard cet automne.

Pour situer le site des travaux, il s'agit de la section comprise entre le pont de la rivière des Écorces, en direction de l'intersection de la route 175.

Ce sont plus de 4000 poteaux qui sont installés à flanc de montagne et quelque 20 kilomètres de clôture de quelque trois mètres de haut qui seront nécessaires afin de mettre en place cette protection visant à empêcher la grande faune de se rendre en bordure de la route #169 ou de traverser la route.

Afin de réaliser les travaux, les employés ont d'abord tracé un sentier temporaire pour permettre à la machinerie de se déplacer et d'amener sur place les matériaux requis. À certains endroits, quand c'est possible, on utilise une tarière pour creuser les trous devant accueillir les poteaux. Si non, une pelle rétro caveuse effectue le travail dans des conditions parfois difficiles en raison de la présence de roc en profondeur.

Déjà, la majorité des poteaux sont en place et l'on entreprendra sous peu la mise en place de la clôture. À l'intersection des chemins forestiers, il faut également prévoir des portes donnant accès au chemin mais qui se referment automatiquement après le passage.

« Cette clôture devrait réduire plus d'un accident sur deux dans ce secteur. C'est véritablement une bonification en terme de sécurité pour les usagers de cette route », d'ajouter Sébastien Simard.

Un risque constant

L’orignal est le plus grand représentant de la famille des cervidés. Sa taille est d’environ 2,5 mètres de hauteur et le poids d’un mâle adulte peut atteindre 600 kilos. L’orignal est surtout actif au coucher du soleil; sa couleur sombre, de brun foncé à noir, le rend donc difficile à apercevoir en bordure de la route. Le risque de collision est alors élevé, car l’orignal peut surgir sur la chaussée sans prévenir, laissant très peu de temps à un conducteur pour l’éviter.

Au Québec, on estime à environ 1000 par année le nombre de collisions avec un orignal. Plusieurs de ces accidents entraînent des blessures graves, voire mortelles. Comme l’orignal est un animal de grande taille, le corps heurte le pare-brise et la partie avant du toit au moment d’un impact avec une voiture. C’est pourquoi les conséquences sont souvent sérieuses pour les passagers du véhicule.

Rappelons que depuis 1997, le ministère des Transports réaménage, dans la réserve faunique des Laurentides, les abords de la route aux endroits où les orignaux fréquentent des mares salines. Le sel faisant partie intégrante de son alimentation, l’orignal parcourra des dizaines de kilomètres pour s’en procurer.

Par contre, si son territoire est traversé par une route, il n’aura qu’à se tenir aux abords de celle-ci pour s’en délecter. En effet, épandu sur les routes en hiver, le sel s’y trouve en forte concentration.

Le Ministère reconstitue donc en forêt, bien à l’écart de la route, un réseau de mares salines de compensation afin d’éloigner les orignaux du réseau routier.

Le Ministère a également effectué la pose de clôtures électriques sur certains tronçons afin d’empêcher les orignaux de circuler sur la chaussée.

Après l’évaluation du rendement des clôtures électriques, de la technique d’élimination des mares salines près des routes et de l’utilisation des salines de compensation en forêt, les résultats démontrent que le nombre d’accidents avec les orignaux sur le territoire de la réserve a considérablement diminué.

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