Il y a environ 20 ans, Pierre Gilbert et sa femme Marie-Thérèse Thévard ont décidé de concrétiser le fruit de nombreuses recherches en donnant une éducation à domicile à leurs quatre enfants.
Par le fait même, leur objectif n’a pas été de voguer contre la société, mais bien en respect de leurs valeurs profondes. Car faire l’éducation à domicile ne représente pas une partie de plaisir.
« Nous avons pensé un peu à nous rendre au secondaire, mais finalement non. C’est exigeant. À 12 ans, ils sont aussi rendus à une autre étape et la rentrée au secondaire leur permet ça. Ça leur donne une belle ouverture», souligne Pierre Gilbert.
Chez les Gilbert-Thévard, l’horaire préconisé était sensiblement le même chaque jour de la semaine: avant-midi intensif dans les apprentissages scolaires et après-midi à l’extérieur pour vivre en harmonie avec la nature, jouer avec les amis et faire des sorties spéciales. Chaque semaine, tous les enfants se rendaient en ville pour assister à leur cours de musique, un moment fort apprécié.
Considérant le développement avancé des Français au niveau scolaire et pour être cohérent avec les origines françaises de Mme Thévard, c’est à partir des manuels français qu’ils ont fait leurs apprentissages, à l’exception de l’histoire québécoise.
Quand ils regardent leurs enfants aujourd’hui âgés de 26 ans et moins, ils sont fiers de voir ce qu’ils sont devenus. Dès le secondaire, en attendant les commentaires dithyrambiques des enseignants, ils n’avaient aucun doute que leur choix avait été le bon pour eux.
« Ils ont développé un esprit de responsabilisation, une conscience sociale et aussi, le respect de l’autorité», de souligner Pierre Gilbert, fier de pouvoir échanger sur tous les sujets avec ses enfants, et entretenir des débats riches d’idées.
Bien qu’ils prônent l’esprit d’analyse et de décision, l’idée de leur inculquer une autodiscipline était aussi importante.
Pour l’avoir remarqué aussi autour de lui, les familles nombreuses sont souvent celles qui décident de se lancer dans l’éducation à domicile.
« On peut penser que les gens veulent particulièrement s’investir dans leur famille », conclut-il.
