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Legault doit agir maintenant, selon Jacques Brassard

Yohann Harvey Simard
Le 12 mars 2021 — Modifié à 20 h 17 min le 12 mars 2021
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Le gouvernement doit d’ici la fin du présent mandat agir pour renforcer la Loi 101, selon l’ancien ministre jeannois Jacques Brassard. Selon lui, la dégringolade du français, surtout à Montréal, est imminente.

Celui qui fut député de Lac-Saint-Jean de 1976 à 2002 et plusieurs fois ministre estime que François Legault a une « responsabilité majeure sur la question de la langue ».

« C’est le temps qu’il agisse. Il ne peut pas attendre au deuxième mandat. La question linguistique, c’est la question centrale majeure du Québec actuellement. À Montréal, c’est grave. Il y a un danger pour que notre langue maternelle, qui est le marqueur identitaire le plus important de la nation québécoise, disparaisse », explique-t-il.

La pandémie d’abord?

Si le gouvernement de François Legault a promis dès 2019 de renforcer la Charte de la langue française, la pandémie est venue changer la donne. Un projet de loi en ce sens devait être déposé à l’automne 2020, mais a été reporté au printemps. Celui-ci vient à nouveau d’être reporté à une date ultérieure.

Pour Jacques Brassard, la pandémie ne devrait pas être un frein à la réforme promise.

« Il a beau dire qu’il y une pandémie, c’est en train d’être réglé. Les vaccins arrivent. Le temps presse. Et même si au Lac-Saint-Jean, ça va bien, si on perd la région de Montréal, il y a des risques que la nation québécoise s’éclipse à plus ou moins long terme », prévoit-il.

Réticence

L’ancien député de Lac-Saint-Jean a bien connu François Legault. Les deux ont siégé ensemble au sein des cabinets de Lucien Bouchard et de Bernard Landry. Celui-ci ne doute pas une minute que le premier ministre actuel a toujours la langue française à cœur. Même qu’il est persuadé qu’il soit toujours indépendantiste.

« Je crois qu’il l’est toujours, mais il sait que le temps n’est pas venu pour un autre référendum. On le perdrait. Et je sais que dans son cabinet, certaines personnes sont réticentes à renforcer la Loi 101. Je pense notamment à des économistes, qui ne sont pas nécessairement sensibles à la question linguistique », souligne-t-il, rappelant que la CAQ est constituée d’anciens libéraux et péquistes.

Gestion de la pandémie

En ce qui a trait à la gestion de la pandémie, Jacques Brassard croit que le premier ministre Legault a fait un bon travail dans la mesure du possible. Il lui reproche toutefois de ne pas avoir été suffisamment incisif à l’égard du premier ministre Trudeau, notamment sur la question des vaccins.

« François Legault a trop fait confiance à M. Trudeau. On s’est rendu compte que les contrats n’étaient pas très solides et qu’il n’y avait pas d’engagement ferme. Il aurait pu se montrer plus strict face au gouvernement fédéral ».

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