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Les agriculteurs prennent en main leur sécurité incendie

Le 27 juillet 2010 — Modifié à 00 h 00 min le 27 juillet 2010
Par Karine Desrosiers

Quelque 35 agriculteurs et agricultrices, membres du Syndicat de base UPA Labarre, ont participé cette semaine à un projet pilote sur la prévention des incendies à la ferme « La prévention, je la cultive ». Notamment, la formation est axée en grande partie sur les risques d’incendie d’origine électrique qui sont très présents sur les fermes.

« Quand le projet a été présenté au conseil d’administration, on a dit oui à 100 % immédiatement. Sur notre territoire, juste l’an dernier, on a eu deux pertes majeures de fermes. On attendait juste le temps propice et on a fait nos téléphone en invitant les gens à participer volontairement à cette formation et nous sommes très fiers du résultat », souligne Sylvain Boily, président du syndicat.

Le projet est issu de la collaboration de différents partenaires réunis au sein d’un comité sur la rédaction des sinistres en milieu agricole. Siégeaient sur ce comité l’Association des chefs en sécurité incendie du Québec, l’Association des techniciens en prévention incendie du Québec, la Corporation des maîtres électriciens du Québec, le Groupe Promutuel, Hydro-Québec, le ministère de la Sécurité publique, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation de même que l’Union des producteurs agricole.

Sur le territoire de la MRC Lac-St-Jean-Est, le projet a été pris en charge par les trois régies de prévention incendie et le capitaine à la prévention, Maxime Fortin, rattaché à la Régie Nord, assure l’animation.

Risques élevés

Selon les statistiques, on enregistre plus de 200 incendies en milieu agricole par année au Québec. La tendance va en augmentant avec de plus en plus de feux mais surtout, des pertes de plus en plus lourdes. On estime qu’elles sont trois fois plus élevées que l’ensemble des incendies. Également, en raison de la configuration des bâtiments de ferme et les matériaux utilisés pour leur construction, un incendie sur deux se traduit par une perte totale. « Perdre un bâtiment, c’est une chose, mais perdre un troupeau que l’on a mis plus de 20 ans â bâtir et perdre tous les équipements mécaniques de la ferme, ça fait mal », a souligné Maxime Fortin pour bien faire prendre conscience des risques élevés d’incendie sur une ferme. À travers la formation, on passe en relève la vulnérabilité des bâtiments, l’entreposage de nombreuses matières inflammables, l’éloignement des bâtiments de ferme par rapport aux casernes de pompiers, l’absence de réseau d’aqueduc et l’absence de système électroniques de détection des incendies. « Ce qui est le plus difficile dans le domaine de la prévention des incendies, c’est de changer les comportements », a lancé Maxime Fortin, en invitant les participants et participantes à regarder attentivement le manuel de prévention et valider si des situations similaires ne se retrouvent pas dans leurs propres bâtiments de fermes.

Il déplore notamment le fait que des installations temporaires ont tendance à devenir des installations permanentes, alors qu’elles sont mal adaptées pour faire le travail en toute sécurité.

Le capitaine à la prévention a ensuite démystifié ce qu’est un feu et ses trois éléments de base, soit un matériel combustible, de la chaleur et de l’oxygène, trois éléments que l’on retrouve en grande quantité dans les établissements agricoles. À l’aide d’une série de photos prises en temps réels sur des fermes du Québec, on illustre les mauvaises organisations reliées aux fils électriques, aux panneaux de contrôle, aux ampoules électriques, aux moteurs électriques divers et aux poussières qui s’infiltrent partout. Également, Maxime Fortin s’est longuement attardé sur la question des extincteurs portatifs, leur fonctionnement, leur inspection et leur positionnement dans les bâtiments. À l’issue de la présentation de quelque deux heures où nombre de participants ont fait part de mauvaises expériences vécues en rapport avec des débuts d’incendies, tous étaient unanimes pour soulever la pertinence de cette formation et de la nécessité de changer son comportement face à la prévention incendie sur sa propre ferme.

La formation sera également offerte sous peu dans le secteur Nord de la MRC.

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