GRÈVE. Les quelque 230 employés d’énergie électrique Nord, filiale de Rio Tinto, dans une proportion combinée de 96 %, ont donné à leur exécutif un mandat clair afin d’entamer des moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève générale. Dès lundi, les discussions reprendront en présence d’un conciliateur et la date ultime demeure le 31 décembre prochain, 23 h 59.
« Ma réaction, je suis extrêmement fier de mes membres. Ils ont compris le message, ça nous prenait un vote fort et on l’a eu avec une moyenne de près de 96 % combinée. Je suis extrêmement fier. C’est donc 98 % au niveau des cols bleus et 92 % au niveau des cols blancs », a lancé comme premier commentaire Patrice Girard à l’issue d’une réunion qui a duré plus de quatre heures dans une salle surchauffée.
Réunis depuis 18 h 30, il ne manquait pas beaucoup de membres du Syndicat des travailleurs d’Énergie électrique Nord, affilié depuis peu au SCFP, pour cette importante Assemblée générale spéciale.
Avant la prise du vote stratégique, on a fait largement état des points en litige, soit la demande de l’employeur de réduire à nouveau le nombre d’employés et la nécessité de recourir davantage à la sous-traitance.
« On a le même but qu’au début, soit d’avoir une entente, la meilleure entente possible avant le 31 décembre, date limite de notre convention collective. On va mettre tout en œuvre pour réussir à avoir une entente qui va être satisfaisante pour les deux parties. On est rendu là », d’ajouter le président Girard.
Services essentiels
Également, on a abordé l’épineuse question des services essentiels alors que le travail dans les centrales hydroélectriques de Rio Tinto est couvert par cette Loi attendu que l’entreprise est appelée à fournir de l’électricité sur le réseau d’Hydro-Québec, au besoin.
Donc, à compter du 1er janvier, après avoir respecté les délais, le syndicat aura le droit de déclencher la grève.
« On peut faire n’importe quelle sorte de grève, en autant que l’on respecte les services essentiels. Ça veut dire de maintenir en opération certains équipements qui sont requis pour le service essentiel. Ce sera déterminé par la Commission des relations de travail au moment jugé opportun. Ça veut notamment dire de respecter la distribution de l’alimentation électrique. On est le parallèle d’Hydro-Québec pour pouvoir desservir la population. Tu ne peux pas nuire à la population, donc il faut que tu alimentes le réseau hydroélectrique d’Hydro-Québec, pour la distribution aux maisons », de détailler Patrice Girard.
Le transfert d’emplois à la sous-traitance et la réduction du nombre d’emplois demeurent au centre du litige.
Avec l’entente de principe de la Coalition, la question du régime de retraite est réglée pour le STEEN. Cependant, le règlement sur le fond de pension est directement lié à une entente sur les clauses locales.
À cet effet, dès lundi, les discussions reprendront.
« Rio Tinto nous a avisé qu’il y aurait un conciliateur dans notre dossier. À partir de lundi, on devrait entreprendre un blitz de négociation et on devrait commencer par rencontrer le conciliateur. C’est le même qui était dans la négociation pour le régime de retraite », de préciser Patrice Girard.—F.P.
