RELIGION. L’implication de l’Église diocésaine dans le lock-out des concessionnaires automobiles, le jugement de la Cour suprême interdisant la prière à l’hôtel de ville de Saguenay, la mise en place d’une nouvelle animation pour les communautés paroissiales et la maladie sont les faits saillants de la dernière pour l’évêque du Diocèse de Chicoutimi, Mgr André Rivest.
« Ce conflit est majeur pour nous. La foi chrétienne, c’est plus que des messes. C’est une question de responsabilité et de justice sociale. Même si je me refuse de prendre parti pour un groupe ou l’autre, j’avoue que j’ai un préjugé favorable pour les victimes.
«Je vois les drames humains occasionnés par ce conflit et je constate que les pires conséquences sont du côté des lockoutés, de leur santé et leur milieu familial », souligne Mgr Rivest en entrevue avec Le Courrier du Saguenay.
L’évêque se défend bien de faire de l’ingérence. Il affirme qu’il ne pouvait pas passer à côté de la souffrance des gens concernés, comme il l’avait fait quelques mois après son arrivée à Chicoutimi, il y a 11 ans, avec les employés mis à pied par la fermeture de la Consol à La Baie.
« L’Église n’a pas à dire aux gens quoi faire, mais elle se doit d’appuyer et d’accompagner ceux qui vivent ces malheurs. C’est au cœur de l’Évangile », précise-t-il.
Prière
Tout comme le maire Jean Tremblay, Mgr Rivest a lui aussi subi la défaite dans le jugement de la Cour suprême qui abolit la prière au conseil de ville de Saguenay.
« J’ai perdu avec le maire Tremblay et la communauté croyante de la région. J’ai appuyé la récitation de la prière au nom de la majorité catholique du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Je respecte le jugement.
«J’ai toujours dit qu’on pouvait être un excellent catholique en étant pour ou contre la prière dans un lieu public. C’est une question d’opinion. Le plus important, c’est qu’on puisse conserver le signe du crucifix, comme à l’Assemblée nationale au nom du Patrimoine. »
Communautés paroissiales
En ce qui concerne la mise en place de la nouvelle manière d’animer les communautés paroissiales, le processus s’est poursuivi en 2015. « Tout le monde sait que nous sommes à une ère nouvelle où il faut reprendre les bases en essayant de trouver le langage nouveau qui permet de rejoindre les gens dans leurs préoccupations. C’est vraiment majeur dans la vie du diocèse. »
Concrètement, le virage a pour effet de confier aux baptisés laïcs la responsabilité de leur communauté.
« Tout était centré sur le prêtre et l’équipe pastorale, qui demeurent responsables des messes. Pour les autres activités d’animation, les différentes unités pastorales ont été divisées avec les gens en communautés locales. Par exemple, à Dolbeau, il y a quatre dames qui ont accepté de former une équipe d’animation pour trois paroisses. Dans les plus grands centres, il peut y avoir une communauté pour une paroisse », explique l’évêque.
Maladie
Sur le plan personnel, un anévrisme à l’aorte abdominale et un pontage à la jambe droite ont forcé Mgr André Rivest à prendre quelques semaines de convalescence au début de l’automne.
« Mes ennuis de santé m’ont permis de constater que j’étais entouré d’une équipe exceptionnelle de collaboratrices et de collaborateurs. Ce n’est pas parce que l’évêque était sur le dos que la vie arrêtait. Le vicaire général Émilien Dumais à qui j’ai délégué mes principales responsabilités a mené cela d’une main de maître, alors qu’Agathe Vaillancourt, la responsable de la pastorale, a piloté l’opération du nouveau mode d’animation des communautés chrétiennes. »—
Mgr André Rivest aura 75 ans en avril 2017, moment où il devra donner sa démission au pape. Déjà, il confirme qu’il demeurera dans sa région adoptive.
Diocèse de Chicoutimi
84
Nombre d’églises ouvertes
65
Nombre de fabriques
13
Nombre d’églises fermées depuis 2001
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