Actualités

Temps de lecture : 3 min 26 s

Les Robinculteurs : Un élan de solidarité aux Jardins Mistouk

Le 10 juillet 2020 — Modifié à 15 h 32 min le 10 juillet 2020
Par Julien B. Gauthier

Pour la ferme maraichère Les Jardins Mistouk d’Alma, l’année 2020 est une année charnière. L’organisme sans but lucratif, inauguré en 2017, a débuté le projet intitulé Les Robinculteurs en mettant en place un jardin de solidarité. Le projet permettra l’intégration sociale des jeunes et fournira 22 tonnes de légumes aux banques alimentaires.

La ferme maraichère située à Saint-Cœur-de-Marie a été sélectionnée par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation pour faire partie d’un nouveau programme intitulé « Jardins de solidarité ».

Ce faisant, l’organisme s’est doté d’un nouvel hectare de terres, dont 75 % (22 tonnes) de la production ira exclusivement aux banques alimentaires telles que Moisson Saguenay-Lac-Saint-Jean, et dont 25 % serviront à financer le projet et à acheter des équipements nécessaires à son succès.

De plus, ce programme permet aux jeunes en difficulté de 15 à 29 ans de s’intégrer socialement sur le marché du travail tout en acquérant de plus amples connaissances sur le domaine maraicher.

Un travail de longue haleine

Pour Gérald Tremblay, président du conseil d’administration des Jardins Mistouk, le programme gouvernemental correspondait exactement à la vision de la ferme maraichère. D’ailleurs, seulement sept organismes à travers le Québec ont été sélectionnés.

« Dès le départ, on regardait le programme et on trouvait que ça avait carrément été écrit pour nous. C’était un long processus de sélection qui a duré six mois, et on a été choisis avec six autres organismes. On est extrêmement fiers », affirme-t-il.

Ainsi, les Jardins Mistouk bénéficient d’une subvention gouvernementale de 100 000 $ sur deux ans, à condition qu’ils amassent au préalable 20 000 $. Une campagne de financement citoyenne a donc été lancée. Au moment d’écrire ces lignes, 2 950 $ avaient été amassés.

« Chaque dollar que les gens mettent est multiplié par 5. Cet argent-là nous sert surtout à acheter de l’équipement mécanisé pour réduire le coût de main-d’œuvre, l’électricité et pour payer notre maître maraicher », explique Gérald Tremblay.

Appui d’Alma

La ferme maraichère a également été sélectionnée par Alma lors d’un appel de projets citoyens en développement durable et sur les saines habitudes de vies, aux côtés de quatre autres projets tout aussi inspirants.

Ainsi, ils ont pu bénéficier d’une subvention de 7 500 $ qui servira également au projet. « Pour nous, que la ville embarque, c’est un gage de succès », se réjouit le président du conseil d’administration.

Favoriser l’intégration des jeunes

Gérald Tremblay, président du conseil d’administration des Jardins Mistouk et Zénon Genest, chef maraîcher dans la grande serre du jardin de solidarité dont les légumes seront distribués aux banques alimentaires de la région. (Photo : Trium Médias - Julien B. Gauthier)

Ce qui fait la force du projet, c’est l’intérêt et l’enthousiasme que les jeunes prennent à travailler aux Jardins Mistouk. Ils sont actuellement une douzaine et ce travail leur permet d’acquérir de nouvelles connaissances en plus d’être conscientisés aux valeurs sociales de l’organisme.

« C’est un beau projet, car les jeunes sont sélectionnés, car ils ont le goût de travailler dehors. On vise beaucoup les jeunes du secteur nord, puisque c’est un secteur forestier et agricole, ils savent à quoi s’en tenir », explique Gérald Tremblay, président du conseil d’administration des Jardins Mistouk.

Celui-ci explique qu’il arrive que certains jeunes soient plus réticents à travailler à la grande chaleur. Mais dès qu’ils visitent les installations, ils tombent littéralement en amour avec le métier.

L’embauche de ces jeunes se fait en concertation avec le Carrefour Jeunesse Emploi. Il s’agit d’un programme gouvernemental. S’ils terminent le stage, ceux-ci auront droit à une subvention salariale.

Une ferme à échelle humaine

« C’est une ferme à échelle humaine. À la base, on ne fait pas la grande culture de légumes. C’est différent d’une ferme qui a une très grande superficie. Les conditions de travail sont différentes, les gens se connaissent, ils savent où s’en vont les légumes et qui les achètent », explique Zénon Genest, maître maraicher.

Les Jardins Mistouk sont également en pleine expansion puisqu’ils souhaitent augmenter la superficie du jardin de solidarité au cours des prochaines années. Pour conserver la fraicheur des légumes, ils sont actuellement en train de construire un grand réfrigérateur d’une valeur de 30 000 $ qui permettra de distribuer des légumes pendant tout l’hiver.

Une soixantaine de bénévoles participent régulièrement aux travaux d’expansion, à l’entretien des équipements ainsi qu’à la culture maraichère. Le déconfinement progressif donne d’ailleurs en grande bouffée d’air pour l’organisme.

Quitter Montréal pour investir les Jardins Mistouk

Le projet a particulièrement intéressé Zénon Genest, venu directement de Montréal pour s’investir à temps plein aux Jardins Mistouk en tant que chef maraîcher. Celui-ci a étudié à Victoriaville en agriculture biologique et connaît l’art de faire pousser des légumes comme le fond de sa poche.

Il travaille depuis le mois de février à la planification du jardin de solidarité. « C’est une grosse année. C’est beaucoup d’adaptation pour créer notre système cultural. De février à mars, c’était la grosse planification : les commandes de semences, la préparation de la serre, l’entretien, le début des semis… », conclut le nouveau Jeannois.

Abonnez-vous à nos infolettres

CONSULTEZ NOS ARCHIVES