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Les transporteurs se font la lutte pour des travailleurs

Yohann Harvey Simard
Le 21 mai 2021 — Modifié à 14 h 59 min le 21 mai 2021
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Le secteur du transport de marchandises vit depuis deux ans une crise de main-d’œuvre qui atteint présentement un point culminant. Si l’embauche de chauffeurs est de plus en plus difficile, les transporteurs doivent composer avec un autre problème : la surenchère pour obtenir de la main-d’œuvre.

Plusieurs transporteurs sont prêts à payer cher pour attirer des travailleurs chez eux. Pour Caroline Girard, directrice générale chez Transcol, c’est « l’horreur ». Comme bien d’autres, l’entreprise basée à Jonquière et à Métabetchouan-Lac-à-la-Croix est victime de cette surenchère. Elle a perdu bon nombre d’employés, dont certains de longue date.

« Plusieurs employés se font courtiser par d’autres entreprises qui offrent un meilleur salaire. Dans l’immédiat, ça paraît attrayant, mais dans les faits, ils perdent des avantages sociaux au profit d’entreprises qui oui, offrent un meilleur salaire, mais qui ne sont pas nécessairement syndiquées », constate-t-elle.

Elle estime que cette cannibalisation ne règle pas la source du problème, qui serait plutôt de remplir le bassin de main-d’œuvre.

Refus de contrats

La COVID-19 a fait croître la demande en transport de marchandises mais les transporteurs ont du mal à répondre à cette augmentation.

« On aurait la possibilité de grossir notre entreprise de 15% à 20%. Mais en raison de la rareté de main-d’œuvre, on doit refuser des contrats » ajoute Caroline Girard.

Même son de cloche du côté de Transport GS Cantin à Normandin, qui envisage sérieusement embaucher des travailleurs mexicains, même si les procédures peuvent s’avérer longues. Il demande par ailleurs aux clients de se prendre « très à l’avance ».

« C’est ça ou c’est la décroissance. Je sais que ça peut être compliqué embaucher des travailleurs étrangers, mais aussi bien commencer maintenant. Je manque de chauffeurs et de mécaniciens. Actuellement, c’est moi qui effectue les travaux mécaniques », explique le directeur Steeve Cantin.

Transport de bois

Si la réouverture de l’usine de Panneaux de Chambord est une bonne nouvelle pour l’industrie du bois, Steeve Cantin émet des réserves. Selon lui, le transport de bois pourrait signifier une dilution de la main-d’œuvre en transport de marchandises dans la région.

« Ça risque de diminuer la main-d’œuvre dans le transport. Cette main-d’œuvre, c’est toute la même. Avoir des usines, c’est une chose, mais ça ne veut pas dire qu’ils vont être capables d’avoir du bois dans la cour. Tu as beau avoir la meilleure usine, s’ils n’ont pas les matériaux, ça ne donne rien », explique-t-il.

 

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