DÉCHETS. Il ne fallait pas avoir froid aux yeux pour se lancer dans un processus de cinq ans afin de trouver un nouveau lieu d’enfouissement technique, passer au travers du processus environnemental et d’acceptabilité sociale du projet, faire construire à coup de millions $ les infrastructures requises et y enfouir les premiers déchets.
Avec seulement huit petits mois de retard, la Régie des matières résiduelles a réussi ce tour de force qu’une centaine de représentants du monde municipal a eu la chance de visiter vendredi dernier.
Derrière ce succès, on doit rendre hommage à un homme et son conseil d’administration qui ont dû mener à bien cet ambitieux projet.
Lucien Boily, le président de la Régie des matières résiduelles du Lac-St-Jean, nous a toujours répondu la même chose: « Je n’ai pas de Plan B. »
En fait, après des mois d’études et d’analyses d’hypothèses, il n’y avait qu’un seul et unique Plan A: le site d’Hébertville-Station qui est aujourd’hui une réalité.
Lucien Boily n’a jamais dérogé de son objectif original: la prise en charge et la gestion intégrée de nos matières résiduelles étaient la voie à suivre et c’est à travers cela que l’on célèbre aujourd’hui cette réussite que l’on doit qualifier avant tout de collective.
Derrière lui, il pouvait compter sur le support indéfectible des trois préfets, des 36 municipalités et de la communauté Montagnaise de Mashteuiatsh qui ont décidé un jour de travailler ensemble pour une collectivité de plus de 110 000 citoyens.
En demeurant maître d’œuvre de cette ressource que représentent nos matières résiduelles, c’est une économie verte que l’on est en train de créer autour du Lac-Saint-Jean avec les années.
Au départ, ce tour de force a mis à contribution nos architectes, ingénieurs, dessinateurs et entrepreneurs pour réaliser ces travaux.
Le site d’Hébertville-Station est le 14e plan d’opération de la Régie des matières résiduelles, soit 8 écocentres, trois centres de transfert, l’unité de traitement de boues de fosses septiques et le Centre de tri de Roberval
Nos déchets nous auront coûté quelque 35 millions $ en cinq ans, dont 15 millions $ pour le nouveau LET d’Hébertville-Station.
En fin de compte, cette gestion intégrée de nos déchets génère 80 emplois directs et quelque 50 emplois indirects dans les trois MRC du Lac-Saint-Jean, avec un budget annuel d’un peu plus de 20 M $.
Ce site est devenu en quelques mois une référence provinciale au chapitre de la concertation régionale et de notre savoir-faire.
• • •
Qui dit déchets, dit également politique.
Le succès de l’opération LET repose également sur une conjoncture politique favorable à notre région.
En effet, le député de Lac-St-Jean, Alexandre Cloutier, a été élu au moment où en 2007, la controverse devenait insoutenable de maintenir le lieu d’enfouissement de l’Ascension.
Il a donc suivi de près tout le dossier et au moment où il était ministre, son rôle a été déterminant.
Alexandre Cloutier qualifie lui-même « d’exemplaire » tout le processus administratif dans ce dossier.
L’accord favorable du BAPE a été dévoilé le 24 septembre 2013, l’avis final de la CPTAQ est intervenu le 9 décembre et seulement trois jours plus tard, Alexandre Cloutier arrachait le décret du Conseil des ministres autorisant la construction.
• • •
Mêlons-nous de nos poubelles… et l’environnement n’en sera que mieux gardé !—