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Mélissa Harvey entrepreneure de cœur et de conviction!

Le 04 juin 2018 — Modifié à 12 h 10 min le 04 juin 2018
Par laurie fortin

Rien ne destinait l’Almatoise d’origine, Mélissa Harvey, à vendre des produits biocosmétiques. Le commerce biologique et équitable l’a d’abord interpellé.

Il faut remonter à son enfance et son adolescence pour comprendre que Mélissa Harvey a toujours eu la fibre entrepreneuriale.

À un point où, malgré des études difficiles au secondaire, les enseignants en sont venus à la conclusion qu’elle devait passer ses cours, pour ne pas freiner son potentiel.

«Ils voyaient que j’étais super impliquée en dehors de l’école.»

C’est toutefois avec la volonté de percer en théâtre qu’elle se rend à Montréal et ouvre un café bio, écolo et équitable.

Elle poursuit ses études, mais réalisant que le talent n’y était pas, va étudier aux HÉC Montréal.

«Quand j’ai étudié à l’université de Montréal, j’ai appris certains principes et au HÉC c’était complètement différent. On me disait comment presser le citron des employés pour en tirer le maximum et comment maximiser l’avoir des actionnaires», raconte-t-elle, outrée par cette façon de faire.

Possiblement lassé de l’entendre répliquer sur le contenu, un enseignant lui demande de venir le rencontrer, après le cours, pour discuter avec elle.

«Je lui ai dit que j’allais lui montrer que c’était possible de faire du commerce équitable bio et de faire des profits.»

Cet enseignant lui propose de regarder du côté des ONG pour son projet de maîtrise et c’est à ce moment qu’elle apprend qu’OXFAM offre des stages dans différents pays.

L’un des critères étant de parler deux langues (français et arabe), elle ment pour pouvoir être sélectionnée parmi les 250 demandes.

Croyez-le ou non, la célèbre expression "ben là là" du lac, signifie en fait "non", en arabe et c’est ce qui lui permet d’être sélectionnée.

 

Mélissa Harvey et son conjoint, Richard Morin.

 

Le stage au Maroc: le déclic!

À 24 ans, Mélissa Harvey s’envole pour le Maroc, sans savoir qu’elle allait y découvrir, la ressource à la base des 75 produits de sa future entreprise.

Après 12 heures de train et d’autobus, elle débarque dans une coopérative, moment qui allait changer sa vie à jamais.

Les femmes sur place ayant besoin de sous, elle entreprend de ramasser tout ce qu’elle peut pour les aider.

«C’était 70 femmes, assises par terre, qui cassent des noix. Elles ne chialent pas, sont contentes de travailler. Elles sont soit veuves, ou monoparentales. Je voulais juste aider pour qu’elles ne perdent pas leur travail.» Rapidement, elle les aide à se structurer.

Après de rocambolesques aventures, échelonnées sur six mois, elle parvient à transporter et faire voyager ses premiers barils d’huile d’argan, qu’elle vend en un week-end à Montréal.

Encore à ce moment, elle n’avait encore aucune idée d’où ça la mènerait.

Une chimiste s’arrête à son kiosque du Marché Jean Talon, pour la mettre en garde face au monde du biocosmétiques, dans lequel elle commence à baigner.

Cette derrnière deviendra la chimiste à la base de la création de tous ses produits. C’est aussi à ce moment qu’elle rencontre celui qui deviendra son partenaire d’affaires, comme dans la vie, Richard Morin.

Philosophie

Mélissa Harvey va droit au but lorsqu’il est question des valeurs qu’elle partage avec son conjoint et pour son entreprise, le partage et le respect de l’environnement, autant que des gens.

«C’est ça notre philosophie, c’est nous, c’est de se battre contre cette grosse roue qui tourne. Ce serait facile de dire qu’on va faire faire nos produits en Chine. Il faut encourager les entrepreneurs locaux parce que la mondialisation c’est de pire en pire.»

Zorah biocosmétiques verse aussi une partie de ses profits pour l’aménagement de nouvelles terres, pour cultiver l’arganier.

Le vent dans les voiles

Zorah, ce sont 2 500 femmes qui travaillent à temps plein, dans des coopératives au Maroc. Des quatre produits de départ, la compagnie en offre maintenant plus de 70 et embauche environ 40 employés.

«Ce qui nous motive, c’est la création d’emploi. Nous sommes comme une grande famille et adoptons une gestion collégiale.»

En 2018, elle et son partenaire ont décidé de stabiliser le marché canadien. Les produits feront leur entrée chez Jean Coutu.

En Californie, la demande est croissante. Les produits y sont prescrits par les médecins.

Depuis six ans, la Turquie est un marché important. Les projets d’expansion sont nombreux pour Mélissa Harvey, qui souhaite conquérir les marchés américain et japonais. Elle veut aussi encourager les coopératives équitables, comme celles du Mali et du Portugal.

 

Mélissa Harvey doit croire en la qualité de ses produits avant de les mettre en marché.

 

Produits

Pour proposer des produits haut de gamme, répondant à leurs critères, plusieurs années de recherche sont nécessaires.

Pour l’écran solaire, par exemple, il aura fallu attendre neuf ans. «Je pleurais l’année dernière quand on l’a sorti!»

Son équipe travaille sur un shampoing et un revitalisant. «Ça s’en vient, ça va être hot!»

Les vertus de ses produits sont utilisées à combler de nombreux besoins. Son lait après soleil est vendu à l’hôpital de Montréal, afin d’apaiser les personnes qui suivent des traitements de radiothérapie.

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