Ville d’Alma et son Service de prévention des incendies ont inauguré ce jeudi le nouveau site d’entraînement des pompiers, situé sur les terrains de l’aéroport d’Alma. Les représentants des médias ont ainsi pu participer à une simulation d’incendie. Le bâtiment a été rempli de fumée (artificielle) et les journalistes participants enfermés dans une chambre. En ouvrant la porte, ils se retrouvaient face à un mur vertical de fumée et devaient, en trois minutes, retrouver leur sortie… Surprise, en tentant de progresser dans cet environnement difficile où on progresse à l’aveuglette, le cri d’un enfant les obligeait à trouver la porte de la chambre où se trouvait l’enfant, le prendre et sortir. Personne n’a réussi le test en moins de trois minutes, mais tous ont réalisé l’importance des avertisseurs de fumée et d’un plan d’évacuation à jour.

C’est dans le cadre de la Semaine de la prévention des incendies 2012 que ce branle-bas de combat s’est déroulé en présence de plusieurs maires et directeurs généraux des municipalités de la MRC dont les membres des services d’incendie pourront profiter de ce nouvel équipement pour parfaire leur formation.

Le maire de la Ville d'Alma, Marc Asselin, accompagné du sous-ministre associé à la Direction générale de la sécurité civile et de la sécurité incendie au ministère de la Sécurité publique, Guy Laroche, ont été à même de souligner l’importance de cet équipement.

« J’aimerais que tout le Québec prenne exemple sur Ville d’Alma en terme de sécurité incendie », a notamment lancé Guy Laroche.

Ce dernier a rappelé ses deux autres passages à Alma pour la remise de diplômes à un groupe de pompiers et pour la certification de la Centrale 911.

Guy Laroche ne se gène pas pour citer Ville d’Alma. Il rappelle notamment que ces cinq dernières années, les opérations de prévention en matière d’incendies ont permis de réduire de plus de 50 % le nombre de victimes en cette matière.

Quant au maire Marc Asselin, il a eu écho à de nombreuses reprises de cette réputation de sa ville.

« Les maires de la couronne de Montréal sont impressionnés de ce qui se passe chez nous », lance-il avec satisfaction.

Président du Comité de prévention des incendies à Ville d’Alma et à la MRC Lac-St-Jean-Est, le conseiller Gilles Girard, se réjouit de la mise en place des nouveaux équipements qui serviront à affiner la formation des pompiers.

« La qualité de la formation de nos pompiers est reconnue et on pourrait même accueillir ici, avec cet équipement, les examens de qualification des élèves de l’École des pompiers du Québec », a-t-il souhaité.

Centre d’entraînement

Érigé au coût de quelque 80 000 $, le nouveau centre d’entraînement est constitué d’une série de conteneurs en métal spécialement positionnés et aménagés afin de recréer l'intérieur d'une résidence avec tous les meubles, escaliers, portes et autres objets qu’on y retrouve normalement. Ces meubles et objets, dans un milieu plein de fumée, deviennent autant d’obstacles contre lesquels on se bute dans une tentative d’évacuer les lieux en moins de trois minutes.

Lors de la simulation, une machine injecte une fumée artificielle dans l’ensemble du bâtiment. Il s’agit de la même fumée utilisée lors de spectacles pour faire ressortir la lumière.

Cette fumée obstrue complètement la vue et en quelques secondes, dès que l’on quitte la chambre, on perd tout sens de l’orientation.

Pendant que les représentants des médias se démenaient pour quitter le bâtiment enfumé, ils étaient accompagnés par des pompiers expérimentés, question de sécurité.

Également, ils étaient filmés à l’aide d’une caméra thermique et les images étaient retransmises sur grand écran pour que les spectateurs à cette simulation puissent bien saisir la difficulté d’évacuer un bâtiment rempli de fumée.

« Cet équipement professionnel nous est très utile en temps réel. Quand on entre dans une maison en feu, la caméra thermique nous permet de repérer immédiatement les gens et de situer très précisément la source du feu. Cet appareil est relié à un récepteur au poste de commandement, à l’extérieur du bâtiment en flamme, et le responsable de l’opération peut voir en temps réel ce qui se passe à l’intérieur du bâtiment », souligne Bernard Dallaire, directeur du Service des incendies de Ville d’Alma.

À l’issue de la simulation, le directeur Dallaire a révisé avec les représentants des médias ce qui venait de se passer dans le bâtiment et à l’aide des images enregistrées, il analysait les bons et les mauvais gestes posés pour tenter de quitter les lieux.

L’objectif a été atteint: les journalistes qui ont fait l’exercice étaient conscients qu’il n’y avait pas de véritable feu et que la fumée était artificielle. Malgré cela, tous ont réalisé comment en temps réel, dans le cas d’un véritable incendie, le temps de réflexion pour poser le bon geste est limité et la vraie fumée, les poussières dans l’air, la chaleur et la peur peuvent inciter à poser un geste qui pourrait être fatal.

Le grand message

« Lors de cet exercice d'évacuation, les participants ont pu constater que le délai est très court pour sortir d'une résidence en flammes. Or, il est primordial que chaque citoyen soit sensibilisé à l'importance des gestes à poser afin de mieux assurer sa sécurité et celle de ses proches en cas d'incendie », a lancé Guy Laroche, sous-ministre associé.

Avoir un avertisseur de fumée qui fonctionne, il faut prévoir un plan d'évacuation et le mettre en pratique au moins une fois par année. Ce sont des mesures à prendre afin d'augmenter ses chances de survie.

C’est dans cet esprit que Guy Laroche a invité toutes les familles du Québec à participer, le mercredi 10 octobre prochain, à 19 h, à La Grande Évacuation, un exercice qui sensibilise les citoyens à vérifier le bon fonctionnement de leur avertisseur de fumée, à préparer le plan et le déroulement de l'évacuation de leur résidence et à faire un exercice d'évacuation avec tous les membres de leur famille.

« J'invite les citoyens à relever le défi d'évacuer leur résidence en moins de 3 minutes ! Si chaque famille au Québec se prêtait à cet exercice d'évacuation une fois par année, nombreuses tragédies pourraient être évitées », de conclure le sous-ministre associé.

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