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« Notre ville est en bonne santé financière »

Le 24 janvier 2020 — Modifié à 12 h 55 min le 24 janvier 2020
Par Julien B. Gauthier

« Ce qui fait notre force à la ville, c’est qu’à chaque fois qu’on présente un projet, nous avons les fonds ».

Le maire d’Alma Marc Asselin bombe le torse quand il parle des finances de la Ville.

« Lorsqu’on présente des projets au gouvernement et que nous avons les fonds, ça nous aide énormément. »

Cette politique de non-emprunt et de paiement comptant est notamment ce qui permet au maire d’entretenir une excellente collaboration avec les deux paliers de gouvernement.

Les drones et les terrains pour les exercices, l’usine d’extrusion d’aluminium, les rénovations faites au centre-ville ou l’écran géant sur la rue Collard, pour ne nommer que ceux-ci, sont des projets qu’Alma n’aurait pu réaliser sans leur aide.

Il arrive toutefois que le gouvernement ne soit pas au rendez-vous. C’est notamment les cas du projet de réaménagement de La Petite Décharge, évalué à 5,6 M$, une somme que la ville a dû débourser elle seule.

« On a eu de la difficulté à avoir l’appui des gouvernements. On s’est mis des réserves. C’est le plus gros investissement de la ville sans avoir eu leur aide. Ça fait assez longtemps qu’on voulait le faire et on a décidé d’aller de l’avant quand même. »

Une optique de développement durable

Marc Asselin rappelle que tous les projets de la ville sont faits dans une optique de développement durable. Par exemple, si projet de réaménagement de La Petite Décharge se veut esthétique et sécuritaire, il vise également à végétalise ses rives et créer des habitats fauniques en son sein.

D’ailleurs un plan d’électrification est en cours. La flotte de « pick-ups » municipaux sera graduellement remplacée par des camions électriques, au cours des prochaines années. La Ville présentera d’ailleurs son plan de mobilité durable en février.

Coopérative Air du Lac-Saint-Jean

Marc Asselin ne partage pas le point de vue du maire de Roberval, Sabin Côté, qui affirme que le projet de desserte aérienne démarre trop lentement et qu’il pas assez d’investissements.

Il rappelle que du démarchage est en cours, tant auprès des entreprises que des MRC. De plus, il permettra d’augmenter le tourisme dans la région. Pour lui, le projet avance à bon train, et que d’aucune façon, il ne faut s’inquiéter.

« Partir une business de même, on ne fait pas ça en claquant des doigts, explique-t-il. Il y a beaucoup de politique. Il faut convaincre les acteurs du milieu. Ça fait beaucoup de discussions et de réunions. »

Les investissements de Rio Tinto se font attendre : Marc Asselin s’impatiente

Marc Asselin n’en peut plus d’attendre que se concrétise la phase 2 du projet d’expansion de l’aluminerie d’Alma. Selon lui, non seulement la multinationale n’investit pas assez, mais elle joue avec la conjoncture politique pour défendre son inaction.

« C’est toujours le même discours, déplore le maire d’Alma. On se fait dire que la conjoncture n’est pas bonne. Pourtant, on en voit partout dans le monde des multinationales qui font des investissements dans des périodes difficiles, des périodes où il n’y a pas de conjoncture. »

Il se souvient que dès l’inauguration de l’usine en 1999, la phase 2 était planifiée, même que l’on pouvait l’apercevoir dans les plans de l’usine. 21 ans plus tard, le projet fait toujours attendre.

Rappelons également qu’en juillet 2019, Rio Tinto avait annoncé des investissements de 209 M$ pour l’usine d’Alma, pour finalement les reporter à une date ultérieure.

Les grands projets pourraient refroidir Rio Tinto

Marc Asselin se dit également inquiet de la réaction de la multinationale advenant la mise en branle des grands projets régionaux, soit GNL-Québec, Métaux Black Rock et Ariane Phosphate. Selon lui, Rio Tinto pourrait décider de ne plus investir.

« Demain matin, si ces trois projets sont en marche, Rio Tinto aurait l’argument majeur pour ne plus bouger. »

Selon lui, la philosophie de la multinationale – davantage axée sur la productivité et la rentabilité – expliquerait ce manque de sensibilité. Pour lui, la philosophie de Rio Tinto devrait plutôt être axée sur la recherche et le développement.

Rio Tinto : une grosse machine

Marc Asselin se remémore d’ailleurs une anecdote. En 2010, il a assisté à un conseil d’administration de Rio Tinto à Londres. « J’ai eu la chance – ou la malchance – d’assister à un CA. C’est un monstre. C’est un empire qui a un budget une fois et demi celui du Québec, et ils décident ça à neuf personnes les portes fermées. »

Marc Asselin souhaite une plus grande transparence de Rio Tinto. En ce qui a trait à l’exploitation sur le territoire du Lac-Saint-Jean, par exemple, la multinationale paie ses droits à Québec. Or, il est impossible de consulter les contrats signés avec le gouvernement puisqu’ils sont d’ordre privé. Autrement dit, impossible de connaître les retombées qui vont à Québec au détriment de la région.

« Il faut qu’on se lève debout. Ça fait 70 ans qu’ils économisent 600 à 700 M$ par année en faisant eux-mêmes l’électricité. Et ils achètent le moins possible à Hydro-Québec. Pourtant, ils ont des prix spéciaux. »

 

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