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Où sont les travailleurs?

Yohann Harvey Simard
Le 19 juin 2021 — Modifié à 11 h 48 min le 19 juin 2021
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Alma - Selon le directeur général du Groupe Inter-Action Travail (GIAT), René Labbé, l’absence des travailleurs sur le marché du travail s’explique notamment par l’instabilité des annonces gouvernementales, qui oscillent entre confinement et déconfinement depuis mars 2020.

Depuis le début de la crise, un véritable jeu de yoyo a été imposé aux entreprises, qui ont dû fermer et rouvrir à plusieurs reprises. Selon lui, les travailleurs craignent qu’ils perdent à nouveau leur emploi, s’ils retournent sur le marché du travail.

« Les gens demeurent un peu inquiets à retourner sur le marché du travail, avec l’instabilité des annonces. Est-ce que les commerces vont fermer à nouveau? Resteront-ils ouverts? C’est le genre de questions qu’ils se posent. Ils ont peur de perdre leur emploi à nouveau », croit René Labbé.

Aide trop généreuse?

Si certains employeurs accusent l’aide financière du gouvernement fédéral de nuire à l’embauche de travailleurs, René Labbé préfère ne pas lancer la pierre trop vite.

Il croit qu’une étude devrait d’abord être réalisée afin de connaître en profondeur les impacts positifs et négatifs de l’aide, tels que la Prestation canadienne d'urgence (PCU) ainsi que la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE).

« C’est dur à évaluer. Il faudrait qu’une étude complète soit faite, pour connaître leurs impacts sur le marché du travail. Certes, il y a eu un effet. Mais à quelque part, les gens préfèrent avoir un emploi stable plutôt que de recevoir de l’aide temporaire. Donc de dire qu’ils préfèrent les prestations, je ne suis pas certain. Il faut faire attention avant d’accuser les programmes gouvernementaux », fait valoir René Labbé.

Réflexion

La crise a aussi été une occasion pour plusieurs travailleurs d’entamer une réflexion quant à leur choix de carrière. Car même si le commerce de détail a été grandement affecté par la pénurie de main-d’œuvre, d’autres domaines tels que l’informatique, la technologie et l’immobilier ont connu une effervescence.

René Labbé souligne que le GIAT a été très sollicité pour procéder à de l’accompagnement pour réorienter des carrières.

« On a été très sollicités, tant auprès des employeurs qui ont des besoins, que des travailleurs qui veulent changer de carrière. Notre service d’orientation a explosé », constate-t-il.

Le service de jumelage Alliance-Interaction-Ressources humaines-Atypique (ALIRA) suscite également un engouement jamais connu jusqu’ici. Lancé en janvier 2020, le réseau ALIRA permet, par exemple, aux travailleurs saisonniers d’augmenter leurs heures de travail en étant jumelés à une autre entreprise, et ce, sans perdre leur ancienneté et leurs avantages sociaux.

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