La douleur persistante — une douleur qui dure au-delà de trois mois — atteint quelque 20 % de la population dans notre région, soit quelque 51 000 individus. En cette semaine de sensibilisation, le public est invité à réfléchir à cette réalité qui chamboule l’existence des personnes atteintes et de leurs proches.
L’Association de soutien et d’information face à la douleur tient jusqu’au 11 novembre la Semaine de sensibilisation au problème de la douleur persistante sous le thème La douleur, je m’en préoccupe et je m’en occupe.
La Dre Myriam Paul, anesthésiologiste de l’Hôpital de Dolbeau-Mistassini et responsable de la mise sur pied de première clinique de la douleur implantée dans notre région en 2000, se réjouit que depuis quelque 10 ans, le ministère de la Santé consacre des sommes de plus en plus importantes afin d’assurer les services à cette clientèle.
La Dre Paul connait bien les tenants et aboutissants de cette problématique: « Ce ne sont pas des gens qui ont une jambe ou un bras coupé ou le visage défiguré par la maladie. Ce sont des gens qui n’ont pas nécessairement l’air malade, mais qui souffrent énormément et intérieurement. »
Sensibilisation et conférence
La semaine de sensibilisation vise notamment à inviter les patients à ne pas s’isoler dans leur coin, mais bien à prendre conscience qu’il existe des services et de l’entraide pour les aider à mieux affronter leur douleur. Notamment, l’Association de soutien et d’information face à la douleur peut les guider en ce sens.
La semaine vise également à sensibiliser les décideurs de l’importance de maintenir le financement des différents services et de favoriser une meilleure formation chez les médecins et praticiens pour accompagner les patients.
Également, une conférence grand public sera présentée ce mercredi, 8 novembre, à 19h, à la salle Le Météore de Dolbeau-Mistassini.
Intitulée Douleur chronique… Passager clandestin! cette conférence est présentée par le Dr Rémi Bouchard, médecin de famille et expert reconnu de la douleur.
Finalement, un événement réunissant des personnes directement engagées (usagers, professionnels, bénévoles gestionnaires) dans l’amélioration de la situation des personnes vivant de la douleur persistante complétera cette Semaine régionale.
La douleur persistante
La douleur persistante ajoute un fardeau substantiel sur l’individu: elle peut susciter l’incapacité, la dépression, l’anxiété et la diminution de la qualité de vie.
La douleur qui perdure n’est pas qu’un fait individuel; c’est une réalité sociale, politique et humaine qui saura toujours nous trouver, dans notre personne ou dans celle des autres. On ne peut esquiver la douleur; il faut la rendre humaine.
Au Canada, la douleur persistante représente 6 milliards $ en coûts annuels directs de soins de santé et 37 milliards $ en coûts indirects (jours maladies et pertes d’emplois).
Le problème de la douleur persistante: faut en parler !
