AGRESSION. Lundi dernier, sur l’heure du midi, sur les Plaines Vertes à Alma, deux jeunes filles ont violemment attaqué une troisième fille, lui infligeant plusieurs ecchymoses au visage notamment. Des témoins de la scène ont filmé l’altercation sans pour autant intervenir avec le résultat que les deux filles directement impliquées et deux témoins passifs ont été suspendus par la direction des écoles concernées.
L’enquête suit son cours dans ce dossier et cet acte de violence s’ajoute à une liste déjà fort longue de quelque 116 cas de violence ou intimidation officiellement enregistrés dans les écoles du territoire de la CS Lac-Saint-Jean au cours de l’année scolaire 2014-2015. Il s’agit du nombre de cas qui ont été signalés et qui ont fait l’objet d’une intervention pour solutionner le problème.
Selon les chiffres fournis par la direction de la C.S. sur les 116 cas enregistrés en 2014-2015, 88 cas se sont déroulés dans les quatre écoles secondaires du territoire et 28 dans des écoles primaires.
Agression
L’événement de lundi dernier serait relié à une histoire de cœur.
Une première fille qui fréquente l’école Camille-Lavoie et une seconde qui étudie à l’éducation des adultes à l’école Damasse-Boulanger, se sont donc présentées dans le secteur des Plaines Vertes, sur l’heure du midi, moment où nombre d’étudiants profitent de leur pause du midi.
Les deux agresseurs ont vite fait de retrouver la fille ciblée avant de se ruer sur elle.
Pendant qu’elles s’acharnaient sur leur victime, d’autres étudiants filmaient l’altercation sur leur téléphone cellulaire, sans pour autant intervenir et porter secours à une personne en danger.
La victime a réussie à se sauver et à se réfugier au Pavillon Wilbrod-Dufour., école qu’elle fréquente. Elle a alors été prise en charge et conduite à l’Hôpital d’Alma pour recevoir les premiers soins. Elle était de retour à l’école dès le lendemain.
Les deux agresseurs ont immédiatement été suspendus et le processus d’enquête s’est amorcé. Rencontre avec la direction, rencontre avec les parents et mise en place d’un protocole pour leur retour éventuel en classe à un moment qui n’est pas encore déterminé.
Le cas est très inhabituel car il implique trois directions d’écoles différentes. Également, l’enquête a démontré qu’au lieu de venir en aide à la victime, les gens sont demeurés impassibles, certains filmant même la scène.
Deux de ces témoins passifs ont d’ailleurs été rencontrés de façon plus directe et leur inaction leur a également valu une suspension.
Violence et agression
Comme c’est toujours le cas en matière de violence ou intimidation en milieu scolaire, la direction de la commission scolaire se fait très discrète sur le sujet.
Par exemple, dans son rapport annuel des activités pour les années 2013-2014, on fait mention au sujet du Protecteur de l’élève et le traitement des plaintes « qu’au cours de l’année scolaire 2013-2014, aucune plainte n’a été traitée par le Protecteur de l’élève. Quelques situations d’insatisfaction ont été portées à la connaissance de la Commission scolaire. Elles ont toutes été réglées grâce à une approche de médiation. »
Le rapport présente un tableau de classification des natures et fréquence des évènements d’intimidation et de violence par école ainsi que les interventions dans les écoles.
On ne précise aucun chiffre, seulement la mention « Parfois » quand un ou des événements se sont produits ou « Jamais ». Cette expression doit toutefois être prise avec un grain de sel car: « Pour les autres écoles, il a eu 5 événements d’intimidation ou de violence ou moins. Étant donné ce petit nombre, les indications de fréquences ne sont pas significatives », considère la cs, dans une mise ne garde au lecteur.
Rappelons que les dénonciations d’évènement d’intimidation ou de violence sont d’abord traitées par l’école via le protocole d’intervention de l’école. Les événements pris en compte sont ceux qui ont été répertoriés par l’école et pour lesquels les intervenants de l’école ont conclu, après évaluation, qu’il s’agit bien d’actes de violence ou d’intimidation, tel que défini à l’article 13 de la Loi sur l’instruction publique et qui, conséquemment, ont fait l’objet d’un rapport sommaire à la directrice générale.
Dans le jargon administratif de la commission scolaire, par « intimidation », on entend tout comportement, parole, acte ou geste délibéré ou non, à caractère répétitif, exprimé directement ou indirectement, y compris dans le cyberespace, dans un contexte caractérisé par l’inégalité des rapports de force entre les personnes concernées, ayant pour effet d’engendrer des sentiments de détresse et de léser, blesser, opprimer ou ostraciser.
Par « violence », on entend : toute manifestation de force, de forme verbale, écrite, physique, psychologique ou sexuelle, exercée intentionnellement contre une personne, ayant pour effet d’engendrer des sentiments de détresse, de la léser, de la blesser ou de l’opprimer en s’attaquant à son intégrité ou à son bien-être psychologique ou physique, à ses droits ou à ses biens.—