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Réouverture des écoles : Un défi de taille pour la Commission scolaire

Le 08 mai 2020 — Modifié à 14 h 24 min le 08 mai 2020
Par Julien B. Gauthier

La Commission scolaire du Lac-Saint-Jean est confrontée à un défi de taille : revoir tout son fonctionnement en seulement quelques jours tout en tentant de rassurer les parents.

« C’est un défi de taille. On va le relever, on se lève les manches et tout le monde est à l’œuvre », soutient Christine Flaherty, directrice générale adjointe de la commission scolaire.

Normalement, la préparation d’une année scolaire se fait pendant l’été et dure quelques mois. Concrètement, les commissions scolaires ont eu deux semaines pour : revoir les trajets et le fonctionnement du transport, réaménager les classes, revoir la pédagogie des enseignants, établir des procédures d’urgence et plus encore.

Répartition des élèves ?

L’un des grands défis, selon Mme Flaherty, c’est la répartition des élèves par classe. Le gouvernement a permis un maximum de 15 élèves. Le problème, c’est qu’il faut sortir du mobilier des classes pour faire rentrer tout le monde.

« Si on manque de locaux, on va se tourner vers les écoles secondaires. Même que le ministère a demandé aux municipalités de fournir des locaux aux cas où », ajoute Mme Flaherty.

Les élèves ne sont pas tous garantis de revoir leur enseignant. S’il y a plus de 15 inscriptions dans groupe, celui-ci sera séparé.

« La question du personnel enseignant est également un gros enjeu pour nous », souligne-t-elle.

En ce qui a trait aux récréations, elles continueront d’avoir lieu, mais se dérouleront différemment. La commission scolaire a jusqu’au 11 mai pour y penser, mais elle souligne que les élèves n’iront pas tous à l’extérieur en même temps.

« Nous allons adapter les activités et les jeux pour assurer la distanciation sociale », explique la directrice générale adjointe.

Revoir la pédagogie

Les enseignants devront également revoir leur pédagogie. Ceux qui adaptent l’aménagement de leur classe en fonction de leur méthode enseignement – notamment la disposition des pupitres en ilots – devront s’adapter.

Christine Flaherty se fait toutefois rassurante. « Les enseignants sont créatifs. C’est leur travail. Ils sont habitués d’adapter leur mode de fonctionnement. Nous avons mis à profit nos conseillers pédagogiques pour réfléchir à des solutions et pour les appuyer. »

Écoles secondaires et formation à distance

Les établissements secondaires seront fermés jusqu’en septembre 2020. Toutefois, la formation à distance sera offerte avec la plateforme. L’école ouverteet des trousses pédagogiques continueront d’être envoyées aux parents.

Rappelons que le retour à l'école primaire n'est pas obligatoire. Les parents peuvent retourner les enfants à leur rythme, pourvu qu’ils avisent la commission scolaire une semaine d’avance. Eux-aussi continueront de recevoir la documentation nécessaire.

Transport scolaire : 12 élèves par autobus, pas de transport le midi

Stéphane Lefebvre, président du groupe Autocar Jeannois, assure que les chauffeurs auront tout l’équipement nécessaire afin d’assurer leur sécurité et celle des passagers. La trousse contient masque, lunette, gants et liquide antimicrobien. (Photo : Courtoisie)

Alors qu’un autobus scolaire conventionnel peut transporter jusqu’à 60 élèves, ces véhicules ne pourront qu’en contenir une douzaine avec la distanciation sociale. Les services seront réduits au minimum et les trajets risquent également d’être modifiés.

Seulement un enfant par banc sera autorisé et un banc sur deux devra être libre de façon diagonale. La même chose s’appliquera aux minibus, ce qui diminuera leur capacité à 5 élèves.

Le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge demande également aux parents ayant la possibilité de transporter leur enfant de le faire et d’éviter les autobus scolaires.

Stéphane Lefebvre, président du groupe Autocar Jeannois soutient que ses employés se sentent d’attaque pour la reprise des cours le 11 mai.

« C’est comme une 2e rentrée scolaire. On se fie sur des éléments qui ont déjà été émis par l’Institut national de Santé publique, il n’y a rien de spécifique au niveau du transport scolaire », explique-t-il.

Il n’y aura pas de plexiglas qui séparera les conducteurs et les élèves. Cependant, ceux-ci devront obligatoirement porter masque et lunettes de protection, aux frais de l’entreprise de transport. Des gants et des produits nettoyants seront également fournis afin de désinfecter après chaque circuit.

En raison de la continuité des inscriptions, les circuits ne sont pas encore définitifs.

« Les circuits sont en train d’être travaillés par la commission scolaire. Il y a tout un processus se fait actuellement. L’autobus pourrait être amené à faire un 2e, voire un 3e tour pour que tous les élèves puissent arriver à bon port. »

Le syndicat national déplore le flou du gouvernement

Stephen Gauley, président du transport scolaire FESP-CSN. (Photo : Courtoisie)

De son côté, Stephen Gauley, président du transport scolaire FESP-CSN, souligne la vulnérabilité des conducteurs et craint une pénurie. « Le gouvernement parle des deux côtés de la bouche. Je n’ai même pas le droit de voir mes enfants et mes petits-enfants, mais je vais aller côtoyer ceux des autres », déplore-t-il.

À travers le Québec, 14 % des conducteurs d’autobus ont 70 ans et plus et 54 % ont 60 ans et plus. L’achat d’équipements de protection pourrait coûter aux entreprises jusqu’à 10 M$. La fédération des transporteurs du Québec aimerait que le gouvernement les rembourse les coûts.

La gestion des élèves risque de compliquer les choses. « C’est pour ça qu’on réclame des masques. Aller jusqu’à la 3e année, ça bouge un jeune et ça n’écoute pas tout le temps. Ils sont debout, ils se promènent. Il faut souvent intervenir auprès d’eux. Les plus vieux sont plus tranquilles et écoutent leur musique ».

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