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Sables mouvants à Saint-Henri-de-Taillon : Des riverains blâment Rio Tinto

Le 28 août 2020 — Modifié à 14 h 50 min le 28 août 2020
Par Julien B. Gauthier

Pour la deuxième année consécutive, des sables mouvants ont piqué la curiosité de certains riverains sur les berges de Saint-Henri-de-Taillon, dans le secteur du chemin du Lac, du 13 au 18 août. En marchant sur les berges, certains se sont vu être aspirés par le sable jusqu’aux genoux.

C’est notamment le cas d’Éric Scullion, qui avait remarqué le problème une première fois l’an dernier.

« Le phénomène se produit, ça dure deux jours maximum et ça se stabilise. Mais c’est très surprenant et c’est quand même dangereux. La journée d’avant, ça ne cale pas, mais tu arrives après et hop, ça cale! », explique le résident de Saint-Henri-de-Taillon.

C’est que Rio Tinto effectue du rechargement de sable à cet endroit lorsqu’il y a de l’érosion, dans le cadre du Programme de stabilisation des berges. Or, selon Éric Scullion, le type de sable a changé depuis les deux dernières années, ce qui vient causer le phénomène de sables mouvants.

Il n’est toutefois pas unique à Saint-Henri-de-Taillon, puisqu’il s’est déjà produit à Saint-Gédéon en mai 2017, toujours dans un secteur où du rechargement a été effectué.

Phénomène de boulance

Selon Rio Tinto, il s’agit en réalité d’un phénomène naturel de boulance, qui apparaît lorsque des conditions précises sont réunies. On parle de « précipitations abondantes, de forts vents qui créent beaucoup de vagues, la nappe phréatique du secteur, la topographie et la composition du sol en profondeur et en surface faite de sable fin et d’argile », selon la porte-parole, Malika Cherry.

« La situation est spécifique à ce secteur et rentre dans l’ordre lorsque l’écoulement naturel des eaux ramène la nappe phréatique à un niveau normal », ajoute l’entreprise, qui utilise la même méthode de rechargement depuis 1986.

Qualité du sable remise en doute

Gérald O'Bansawin, porte-parole du collectif <@Ri>Riverains en colère<@$p>, jette quant à lui le blâme sur la multinationale, qui selon lui, n’utilise pas la même qualité du sable pour effectuer son rechargement.

« On a fait mesurer les grains de sable des plages naturelles autour du lac. Ils sont ronds, identiques et mesurent 5mm. Ils sont tous accotés ensemble comme dans un sablier. Rio Tinto met du sable fin, mais aussi du sable un peu plus grossier. Les grains s’accotent l’un sur l’autre, ça liquéfie en dessous et ça donne ce que ça donne », affirme le résident du secteur Wilson, à Alma.

Il estime par ailleurs que si l’entreprise maintenait un niveau du lac plus bas, le phénomène ne surviendrait pas.

« L’entreprise maintient le niveau du lac à un niveau trop élevé. Quand il y a de grands vents, les plages se font gruger. Rio Tinto vient les réparer avec du sable de moins bonne qualité. Pour eux, ce sont des berges et non des plages », conclut-il.

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