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Saison touristique : Les fromageries craignent le pire

Le 10 avril 2020 — Modifié à 14 h 52 min le 10 avril 2020
Par Julien B. Gauthier

Les fromageries de la région n’ont pas la tête à la fête, surtout avec la saison touristique estivale qui pointe à l’horizon. Les tenants de l’industrie craignent d’importantes pertes de revenus, advenant le prolongement de la distanciation sociale exigée par le gouvernement.

« C’est certain que la saison touristique n’est pas là, ce sera la catastrophe », affirme sans hésiter Stéphane Tremblay de la fromagerie hébertvilloise l’Autre Versant, qui a diminué les heures d’ouverture de sa boutique.

Déjà, à l’heure actuelle, les fromagers sont aux prises avec des surplus. Les commandes auprès des distributeurs, notamment les restaurants, ont littéralement chuté.

« Notre distributeur a dû annuler des commandes. On se retrouve avec des surplus qu’on doit maintenant vendre à rabais », ajoute-t-il.

Dépendre de la santé de ses employés

Dans le haut du lac, du côté de La Normandinoise, la viabilité de l’entreprise dépend littéralement de la santé des employés.

« Tout le monde est inquiet. Nous sommes quatre à travailler. Si un de nous est malade, on ferme la fromagerie pour deux semaines. Moi, ça fait 15 jours que je ne suis pas sortie. Si tout le monde fait attention à ses déplacements, ça devrait aller. », fait valoir la copropriétaire Hélène Cadieux.

Cette dernière est aussi aux prises avec des surplus qu’elle envoie à Moisson Saguenay. Pour protéger ses employés, elle a fermé sa boutique. Et comme les restaurants sont fermés et n’achètent de fromages, les clients peuvent uniquement se procurer le fromage en épicerie. « On sent que les gens n’ont plus d’argent. Ils achètent moins. », se désole-t-elle.

Résilience

À Saint-Félicien, la Fromagerie au Pays-des-Bleuets, grâce à la diversification de ses produits (œufs, poulets, bœuf, porc) a pu tirer son épingle du jeu, pour l’instant du moins. Sa propriétaire, Lise Bradette a constaté une augmentation d’achalandage au début la crise car les gens se faisaient des provisions.

Mais du côté des fromages artisanaux, elle a dû diminuer sa production de 90 %.

« On envoyait nos fromages vieillis au Marché Jean-Talon à Montréal pour les dégustations. Or, tous les restaurants sont fermés. J’avais un chiffre d’affaire important dans ce secteur », explique celle qui a dû mettre à pied un de ses employés.

« En agriculture, on en a vécu des crises. Ce n’est pas notre première. On est habitués. On a connu la crise de la vache folle, la listériose et toutes les crises économiques. On dépend du climat. Ce n’est pas ce qu’on souhaite, bien évidemment, mais on est résilients. », conclut avec philosophie Stéphane Tremblay.

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