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Sans restauration et service de bar : Les relais de motoneige dans l’incompréhension

Janick Émond
Le 20 novembre 2020 — Modifié à 12 h 57 min le 20 novembre 2020
Par Janick Émond - Journaliste

C’est l’incompréhension dans les relais de motoneige. Après avoir appris qu’ils pourront bel et bien ouvrir cet hiver, ils ont cependant été informés qu’ils ne pourront ouvrir leur service de restauration et de bar.

Ces deux services sont, pour la grande majorité des relais, leurs seules sources de revenus. Sans la restauration et les bars, certains relais se retrouveront dans une situation précaire.

« C’est un peu ridicule comme situation. C’est un peu comme si on ouvrait les pharmacies en leur empêchant de vendre des médicaments », lance d’entrée de jeu le copropriétaire du relais de l’Auberge presbytère du Mont Lac-Vert, Robin Ratthé.

Il ajoute : « Je ne comprends pas que la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, fasse des propositions comme ça, de ne pas nous permettre de faire la restauration et bar. Je pense qu’elle est complètement déconnectée par rapport aux relais de motoneiges. »

Heureusement, l’auberge offre également un service d’hébergement, ce qui permettra d’aller chercher un peu de sous.

« Ce qu’on va faire, c’est qu’on va continuer de vendre nos forfaits de motoneiges et on va offrir le service aux chambres. Comme ça, tous nos repas vont être servis aux chambres directement de nos clients. C’est une des solutions qu’on a trouvées pour remédier à la situation. »

Il poursuit en indiquant que quelques motoneigistes ont déjà fait des réservations, mais les chiffres ne sont rien comparativement à l’an dernier.

Les copropriétaires du relais Ski-Bee-Doo.

Ski-Bee-Doo

« Je trouve ça bien triste cette situation. Nous, on vit de ça, le restaurant et le bar. Les gens viennent chez nous, oui pour se réchauffer, mais ils viennent aussi pour le resto et le bar. Si on n’est incapable de fonctionner avec le resto et le bar, on a quand même des frais à couvrir avec le chauffage ou les taxes. C’est qui qui va payer ça ces frais-là ? », souligne la copropriétaire du relais Ski-Bee-Doo à Saint-Gédéon, Marjolaine Harvey.

Cette dernière s’imagine mal payer des employés pour passer la journée au relais dans l’espoir de voir des motoneigistes qui ne génèreront pas de revenus.

Mont Apica

Au relais du Mont Apica dans le Parc des Laurentides, des roulottes seront installées près du chalet. Les motoneigistes pourront s’y installer et y recevoir leurs repas.

Les relais un service essentiel pour les motoneigistes

Les propriétaires de relais s’entendent tous pour dire que leurs établissements sont des services essentiels pour les motoneigistes.

« Pour leur sécurité, on est essentiel. Combien de fois ça arrive qu’un motoneigiste arrive ici les mains gelées, le visage gelé ? On est là pour leur sécurité aussi », maintient Robin Ratthé, copropriétaire du relais de l’Auberge presbytère du Mont Lac-Vert.

Ce dernier souligne également que son relais se retrouve directement à la sortie du Parc des Laurentides, et que de nombreux motoneigistes trouvent refuge au relais après un long périple parfois difficile.

Marjolaine Harvey, la copropriétaire du relais Ski-Bee-Doo à Saint-Gédéon fait un commentaire similaire.

« La situation risque de nous forcer à revoir nos heures d’ouverture. Mais je pense aussi aux motoneigistes aussi, on est important pour eux. Imagine qu’on ferme à 20h, mais qu’à 20h30 il y a une tempête qui se lève et des motoneigistes veulent venir se protéger, se réchauffer, on fait quoi avec ça ? J’en ai eu des motoneigistes qui sont venus au relais qu’ils étaient perdu, qui étaient gelés », mentionne-t-elle.

Au relais du Mont Apica, là aussi la situation géographique rend leurs services très importants pour les motoneigistes.

« Nous, on se retrouve à 75km de l’endroit le plus proche. Si nous ne sommes pas là, il n’y a pas de motoneigistes dans le secteur. On est là pour leur permettre de se réchauffer, de manger une bouchée et faire le plein de leur motoneige », corrobore le président du club de motoneige Lac-Saint-Jean, Daniel Simard, responsable du Mont Apica.

 

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