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Stevens St-Onge connaitra sa sentence en octobre

Le 09 septembre 2016 — Modifié à 00 h 00 min le 09 septembre 2016
Par Karine Desrosiers

Stevens St-Onge, l’homme qui s’est pris pour un «prof de sexualité», devra patienter jusqu’au 18 octobre pour connaitre sa sentence, à savoir s’il devra purger une peine d’emprisonnement dans la collectivité ou dans un établissement carcéral, après avoir été déclaré coupable d’agression sexuelle sur une personne mineure.

Le verdict de culpabilité a été prononcé par le juge Jacques Lacoursière au terme d’un procès qui s’est terminé le 6 mai dernier. Le tribunal doit maintenant déterminer la sentence de l’accusé. Le 8 septembre dernier, la défense et la Couronne ont fait entendre leurs derniers témoins et terminé leur plaidoyer au Palais de justice de Trois-Rivières. Le juge a pris l’affaire en délibéré.

Les gestes qui sont reprochés à Stevens St-Onge, 39 ans, sont survenus au tournant des années 2000, alors que sa victime était âgée de moins de 14 ans. Le Louisevillois a fait la connaissance de la plaignante via un site de clavardage en ligne.

La jeune fille a accepté de se rendre à son domicile de Trois-Rivières à deux reprises. À ce sujet, la procureure a pris soin de mentionner que la peur a motivé sa cliente. Celle «qui n’était qu’une enfant» à l’époque se sentait «captive». «L’individu avait fait de recherches pour trouver ses coordonnées et lui téléphoner. Même s’il n’a pas été formellement accusé de leurre, cela reste une forme de violence psychologique et un facteur aggravant dans ce dossier», a-t-elle indiqué.

Selon ce qui a été révélé en cour, St-Onge aurait montré à la jeune fille où était situé son clitoris et comment mettre un condom. Au deuxième rendez-vous, il a inséré une aiguille à tricoter dans son vagin. La victime a été prise de panique lorsqu’il a tenté de faire de même avec une bouteille de vitre avant de quitter la demeure.

Durant plus de quinze ans, la plaignante a gardé le silence sur les évènements et a porté ce lourd fardeau dans l’ombre. Son père n’a compris que bien plus tard pourquoi sa petite fille n’a plus jamais été la même.

Debout, devant le juge, il a d’ailleurs tenu à lire une lettre: «Ma fille a perdu sa grande joie de vivre et ses ambitions. Pourquoi ? On ne le savait pas ! Jusqu’en 2013, je me suis toujours demandé si j’avais manqué à mon rôle de père», a-t-il dit, sa voix tremblante. «Je ne peux pas lui pardonner ce qu’il a fait. Quinze ans de silence, c’est très long. Je voudrais qu’il écrive le mot pardon sur une feuille durant autant d’années. Ainsi, il aurait le temps de penser à tout le mal qu’il a fait.»

L’accusé a tout de même présenté ses excuses, le 8 septembre dernier en matinée, après le verdict de culpabilité. «C’est plus fort que moi! Je regrette mes gestes et j’en ressens beaucoup de culpabilité», a-t-il déclaré.

Son avocat Me Emmanuel Ayotte a plaidé en faveur d’une peine d’emprisonnement à purger dans la collectivité. Il a mentionné que son client avait des remords sincères et qu’en 16 ans, et ce, même après le dépôt de la plainte aux policiers, il n’avait jamais tenté d’entrer à nouveau en contact avec la plaignante.

Il affirme également «qu’il n’y a pas de preuve de déviance sexuelle ni d’antécédents semblant en la matière». Quant à la nature de l’agression, il n’y aurait pas eu, selon lui, de violence physique ni de séquestration.

La poursuite n’a pas tardé à répliquer. «Il n’y a pas eu de chef d’accusations de séquestration, mais comment appeler quelqu’un qui se fait attaché au barreau d’un lit ? Sans compter les objets qui ont été utilisé lors des évènements», a renchéri l’avocate.

Compte tenu de ses facteurs aggravants et de la gravité des gestes, la Couronne suggère une peine entre 18 et 23 mois d’emprisonnement suivi d’une longue probation. Le juge tranchera le 18 octobre.

L’accusé victime de voie de faits

À la suite de la publication dans le quotidien régional d’un article en lien avec les procédures judiciaires en cours de Stevens St-Onge, ce dernier a été victime d’une agression armée à sa résidence de Louiseville.

En mai dernier, il a été sauvagement battu à coups de bâton de baseball par deux hommes avant d’être abandonné dans un était critique sur son balcon. Selon ses dires, les agresseurs auraient proféré des menaces de mort et l’aurait prévenu «de ne plus jamais faire ça à une fille».

Cette agression lui a valu un séjour de 24h aux soins intensifs. Il a subi plusieurs blessures, dont une fracture du nez. Depuis, une partie de son visage est resté paralysé.

Deux hommes ont été appréhendés en aout dernier en lien avec les évènements. Il s’agit d’Andrew Corriveau et d’Éric Giguère. Ils ont entre autres été accusés d’agression armée et de voie de faits. Les deux individus sont demeurés détenus.

Son avocat a rappelé l’importance de ne pas se faire justice soi-même.

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