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Un croix de chemin à la mémoire d'Éric et Emmanuel

Le 17 juin 2015 — Modifié à 00 h 00 min le 17 juin 2015
Par Karine Desrosiers

RECUEILLEMENT. Difficile de ne pas remarquer, à la sortie de St-Gédéon, direction Métabetchouan, les deux croix de chemin et le logo des canadiens de Montréal qui marquent l'endroit où Emmanuel Hudon et Éric Goyette, deux jeunes employés de la division Trans-Énergie d'Hydro-Québec, ont perdu la vie en janvier 2012. En mettant en place cette structure très visible, les familles voulaient mettre de la vie, là où ils sont partis.

« Quand c'est arrivé, on avait d'abord mis une vieille croix, mais ça faisait sombre. On a alors eu cette idée-là de faire cet aménagement par rapport au fait de mettre de la vie là où ils sont partis, pour montrer au monde qu'ils ne sont pas morts pour rien », résume Joé Hudon, le frère d'Emmanuel.

Joé avait pris un peu son petit frère sous son aile, il l'avait même hébergé quelque temps. Naturellement son décès a été difficile à prendre.

« Quand on l'a fait, toute ma famille Hudon était dernière moi. Marcel et Gisèle, mon père et ma mère, Dany mon grand frère, Audrey ma sœur, Gervais, ma petite sœur Marie-Ève. La croix à Éric, c'est surtout Jessica Tremblay, sa conjointe, qui a contribué à cette croix-là », raconte Joé.

Naturellement, les familles ont obtenu le OK du ministère avant d'ériger l'ensemble.

« Je suis arrivé une fois et il y avait des gens du ministère des Transports un peu plus loin. Je suis allé leur demander si ça dérangeait et si je pouvais faire quelque chose sur le bord du chemin comme deux croix pour mon frère et Éric. Le gars m'a dit: N'oublie pas une chose, on est tous des humains et ça peut nous arriver à nous autres aussi. On comprend cela et oui on accepte ça. On accepte le fait qu'il y a des croix sur le rebord du chemin » raconte Joé Hudon.

Au cours des trois dernières années, c'est plus de 1000 $ qui a été investi pour réaliser le tout.

« Beaucoup de gens en ont parlé. Il y a des proches qui viennent ici pour prier et rendre hommage à Emmanuel ou à Éric. Les deux héros, ils sont là. Moi, je suis juste un artiste et j'entretien les lieux. C'est en moyenne pas loin de 100 dollars par année, comme la peinture, j'ai retravaillé la base de béton, les fleurs, l'éclairage. C'est un peu usé car l'hiver, notamment, la gratte propulse de la neige et du sable sur l'ensemble. J'ai refait l'ange, la base de béton et on va positionner d'autres fleurs. Tant que je vais vivre, je vais l'entretenir » souligne humblement Joé Hudon.

Médium

Par l'entremise d'un médium, Joé a reçu un message de son frère Emmanuel.

« As-tu vu les croix ? Oui, ça va toucher beaucoup de gens et ça va conscientiser les gens et comme un peu bénir la place. Continue car cela a vraiment touché le monde », a reçu comme message, soutient Joé Hudon.

Ce dernier ne manque jamais de klaxonner quand il passe devant, comme pour saluer Emmanuel.

« J'ai su qu'il y a des gens qui en voyant les croix prennent plus conscience aux dangers de cette route là où les dépassements sont dangereux. C'est aussi un peu ce que l'on voulait avec cette réalisation », de conclure Joé.

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