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Un enseignement aux couleurs des Pekuakamiulnuatsh

Le 28 avril 2016 — Modifié à 00 h 00 min le 28 avril 2016
Par Karine Desrosiers

ÉDUCATION. Érigée dans les murs de l’ancien pensionnat, l’école secondaire Kassinu Mamu est aujourd’hui un symbole de changement positif et de réussite pour les professionnelles qui y travaillent.

Quatre-vingt étudiants fréquentent l’école secondaire de Mashteuiatsh. Le programme d’enseignement est calqué sur les normes exigées par le ministère de l’Éducation, mais le volet historique et transmission permet aux jeunes de s’approprier leur culture.

« C’est un élément assez particulier. Une école secondaire dans les murs d’un ancien pensionnat. En 1997, tout a été rénové. Pour nous d’avoir fait de cet événement de notre histoire, qui est négatif, un lieu positif, où maintenant nous transmettons notre culture, où les jeunes peuvent parler la langue et où ils peuvent être fiers de ce qu’ils sont. Nous avons travaillé fort afin de faire changer l’image de ce bâtiment », souligne Mme Tremblay.

Contenu scolaire

« Dans certains cours, le contenu a été revu afin d’apporter certaines notions des Pekuakamiulnuatsh. Nous abordons également le volet culturel par des sorties en territoire. Nous avons deux raisons d’être. Nous voulons que nos jeunes soient en mesure de transiter vers le réseau scolaire québécois, mais également de contribuer à la pérennité de la culture de la nation. Pour nous ce volet passe par l’éducation. Nous avons ajouté nos couleurs, et ce sans modifier les contenus de la province. C’est une plus-value pour les jeunes », mentionne Mélissa Launière, directrice de l’école. Les jeunes ont fait la demande il y a deux ans de rapatrier la 4e et la 5e secondaire. Ainsi, une première cohorte de 4 jeunes ont été diplômés en juin 2015 et la deuxième graduera dans les prochaines semaines.

« Les élèves ont fait cette demande afin de poursuivre les apprentissages culturels. Pekuakamiulnuatsh Takuhikan a accepté leur demande. Actuellement, il s’agit d’un projet pilote. Nous voulons voir comment se déroule le cheminement de nos élèves une fois au collégial. Nous réalisons un suivi avec eux afin de voir comment tout se déroule. Nous sommes extrêmement fiers des résultats. Nos jeunes ont de bons résultats et l’intégration se déroule bien », explique Christine Tremblay, directrice de l’éducation et de la main-d’œuvre de Mashteuiatsh.

Compétition entre les écoles

Environ 50 % des étudiants de 6e année de l’école primaire font le choix de poursuivre leurs études secondaires à l’école Kassinu Mamu.

« Les jeunes ont le choix aujourd’hui. Chaque école secondaire a ses créneaux et y va d’avantages pour attirer les jeunes. C’est un phénomène que nous ne pouvons pas ignorer. Nos cohortes sont plus petites, mais l’approche et le lien entre l’élève et l’enseignant sont différents. Nos enseignants peuvent individualiser les choses et permettre un suivi de proximité avec les élèves. Ils sont en mesure dans faire plus qu’avec un groupe qui se compose de 30 élèves. Devant un jeune en difficulté, nous pouvons rapidement prendre les choses en main. Nos enseignants sont proactifs », explique Mme Tremblay.—H.G.

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