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Une croix jaune… comme les espadrilles de Bobby Alexandre

Le 17 juin 2015 — Modifié à 00 h 00 min le 17 juin 2015
Par Karine Desrosiers

SOUVENIR. Environ un kilomètre dépassé le pont de Desbiens, direction Chambord, une petite croix jaune trône en bordure de route. Ce sont les amis de « Bobby » Alexandre Desmeules qui ont ainsi voulu symboliser la mort accidentelle de leur ami survenue en février 2006. La croix est jaune en souvenir des espadrilles jaunes que portait Bobby lors de son bal de finissant.

Jean-Philippe Vigneault, étudiants en soudure à l'époque, a eu l'idée de faire cette croix.

« Pour nous, c'était une façon de se remémorer notre chum qui est parti trop de bonne heure. Chaque fois que l'on passe, on a une petite pensée pour lui. C'est notre façon à nous autres de le saluer. Moi, cet événement, ça m'a fait prendre conscience de l'importance de la famille est des amis. Pour ce qui est de la conduite, à chaque fois, ça me fait réfléchir. Mais surement que ça en a fait se calmer quelques-uns », lance Jean-Philippe.

À l'école, il y avait trois Alexandre, on a donc décidé d'ajouter « Bobby », le surnom de son grand-père et parrain au nom d'Alexandre Desmeules. Et, Bobby est vite devenu Bob.

La couleur jaune, elle vient du fait que lors de son bal de finissant, Alexandre avait relevé le défi de porter des espadrilles jaunes. Il s'était fabriqué un veston et portait une cravate jaune et un foulard jaune.

«Ça fait que le jaune est comme devenu sa marque de commerce. Quand on regardait les photos aux funérailles, quand il était jeune, il portait déjà une petite boucle jaune et des bretelles jaunes. Le jaune avait comme une présence dans sa vie. Les petits gars ont fait faire la croix jaune et un tag jaune, comme une couleur symbolique », explique Gerry Desmeules, le père d'Alexandre.

« Les jeunes nous avaient présenté les affaires un peu. On ne pouvait pas leur refuser dans le fond car c'étaient ses amis. C'est dans ce sens-là que l'on a dit oui car ils voulaient ainsi marquer l'événement. Pour eux autres, c'était la première fois qu'ils vivaient le décès d'un proche, c'était tous des jeunes qui n'avaient pas connu cela. Paraîtrait que ça les as marqués car c'est là qu'ils ont fait faire le petit tag qu'ils ont tous collé sur leur voiture pour se rappeler l'événement », d'ajouter Gerry Desmeules.

Réflexion

Quand les jeunes ont soumis le projet à la famille, celle-ci a demandé quelque chose de sobre, pas une cathédrale, que le ministère des Transports donne son autorisation et que les jeunes s'engagent à entretenir la croix et le coin.

« Les premières années, c'est nous qui venait pour l'entretien mais les jeunes ont vieilli et ils ont pris leurs responsabilités. Quand c'est arrivé, ils avaient tous à peu près l'âge d'Alexandre, soit entre 15 et 18 ans maximum. Il avait pas mal de chums. On a vu cela aux funérailles… On apprend à connaître nos enfants dans ces situations-là. Ils ont un jardin secret qui est plus grand que l'on pense », ajoute Gerry Desmeules.

Travaillant au camping Blanchette, à proximité de l'accident, le père y pense à chaque fois, même si les choses s'atténuent avec le temps.

« Même sans croix, quand on passe devant la place, on sait que c'est là… Les jeunes qui entouraient Alexandre, c'est sûr que ça les as marqués. La preuve, ils ont fait faire de petits autocollants pour mettre sur leur véhicule, pour y penser. C'est pour penser à leur chum », de conclure Gerry Desmeules.

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