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Une dynamiteuse en vedette dans une émission

Le 09 septembre 2016 — Modifié à 00 h 00 min le 09 septembre 2016
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Le métier de dynamiteur n'est pas très populaire auprès des femmes. La preuve: il y en a seulement six au Québec. Parmi elles, il y a Josianne Millette, une employée de Piché Dynamitage depuis six ans.

La boutefeue de 32 ans est aussi l'une des vedettes de la série C'est de la dynamite de la chaîne Historia. Les premiers épisodes nous font découvrir sa réalité. On la voit en action alors qu'elle prépare une série d'explosions sur les chantiers de Saint-Colomban.

Josianne a aimé son expérience devant la caméra, même si elle n'était vraiment pas dans son élément.

«Je ne suis pas quelqu'un qui est super à l'aise en partant. Ce n'était pas évident. Devant les caméras, il faut souvent que tu recommences et que tu répètes. Il faut tout dire en détail. Je ne suis pas habituée d'expliquer de cette manière», raconte la dynamiteuse qui a été filmée pendant plusieurs mois.

Ricaneuse, la jeune femme a eu de la difficulté à retenir son rire et à ne pas cabotiner pendant le tournage.

«Ils ont fait environ dix prises pour chaque chose que je disais. J'imagine qu'ils ont sélectionné les meilleures prises au montage», rigole-t-elle.

«Un métier d'homme»

Dans la série, elle ne cache pas que la réalité d'une dynamiteuse est difficile. «C'est vraiment un métier d'homme. Nous essayons de nous faire une place tranquillement pas vite. Mais, elle n'est vraiment pas faite. Nous devons toujours faire nos preuves», a-t-elle confié devant la lentille.

En entrevue avec TC Media, elle ajoute que ses débuts ont été particulièrement ardus.

«Quand tu commences, tu n'es pas la bienvenue parce que des femmes il n'y en a pas vraiment eu avant. Les compagnies qui t'engagent ne veulent pas toujours te voir. Surtout que j'avais l'air très jeune, donc j'étais moins crédible. Ç'a pris un certain temps avant que le monde s'adapte à moi et qu'il se dise que finalement je faisais la même job que les autres. Le monde est bourré de préjugés et j'en arrachais un petit peu».

Encore aujourd'hui, elle hésiterait à conseiller cette profession à une femme. «C'est un métier qui est dur. Il faut qu'elle sache à quoi s'attendre. Tu n'as pas beaucoup de temps libre, tes relations de couple ne fonctionnent pas vraiment», explique celle qui travaille cinq jours semaine et qui peut commencer son chiffre vers 4h30 et le terminer vers 19h30.

Sur le point de démissionner

Dans le documentaire, elle fait preuve d'une belle franchise lorsqu'elle confie avoir pensé démissionner.

«Ce printemps, j'ai eu une écoeurantite aiguë. Je pensais abandonner. Je lâchais prise, j'étais tannée. Je me disais que ma place n'était pas là».

Il faut dire que Josianne a dû quitter sa ville Richelieu, sur la Rive-Sud de Montréal, pour son travail.

«Ça vient difficile d'habiter à gauche et à droite. Nous ne sommes jamais à la même place tous les ans. Je ne suis jamais dans mes affaires. Un moment donné, tu te demandes: «Est-ce que je veux faire ça encore longtemps?»

Malgré tout, elle aime toujours son travail qui n'est jamais routinier. «On se promène beaucoup, on voit plusieurs endroits. On ne fait jamais la même chose. Tu es à l'extérieur, dans le bois».

De plus, elle semble appréciée par son employeur.

«C'est une personne responsable et terre-à-terre qui fait un métier dur. Mais, elle le fait très bien», a souligné le propriétaire de Piché Dynamitage, Marc Piché.

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