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Usine Alma: « Le conflit ne bénéficie à personne », selon Rio Tinto Alcan

Le 21 février 2012 — Modifié à 00 h 00 min le 21 février 2012
Par Karine Desrosiers

Au moment même ou Marc Maltais, président du Syndicat des travailleurs de l’aluminium d’Alma bénéficie de toute l’attention médiatique avec son départ pour sa tournée internationale des installations de Rio Tinto, la compagnie publie sur la page Internet de l’Usine Alma un texte dans lequel elle déplore le conflit de travail et rend le syndicat et ses membres en grande partie responsable de la situation.

Coiffé du titre « Le conflit ne bénéficie à personne », le texte de Rio Tinto Alcan précise:

« Un conflit de travail ne bénéficie à personne et celui d’Alma ne fait pas exception. La raison d’être de l’Usine Alma est de fabriquer des produits d’aluminium et lorsque les deux tiers des cuves sont inactives, ce sont 280 000 tonnes d’aluminium qui ne seront pas produites sur une base annuelle et qui ne génèrent pas de revenus, sans compter les coûts élevés qui seront associés au redémarrage des cuves », soutient la compagnie.

Le texte enchaine sur cette affirmation :

« C’est pourquoi, durant trois mois, Rio Tinto Alcan a tout fait pour tenter d’éviter ce conflit. Les offres qui ont été soumises ont été rejetées à deux reprises par le syndicat et ses membres, et le syndicat a décidé par la suite de rompre les négociations. Depuis 1995, Rio Tinto Alcan a négocié, sans conflit de travail et avant l’échéance, plus de 70 conventions collectives concernant ses installations au Québec. Alma est le premier conflit de travail à survenir en plus de 15 ans pour l’entreprise dans le monde entier, mais le syndicat des Métallos s’est engagé dans plus de 70 conflits au cours de la même période au Québec seulement. »

À ce sujet, certains observateurs consultés ont rappelé que Rio Tinto Alcan est apparu dans le décor en 2008 seulement, soit au moment où la multinationale a fait l’acquisition d’Alcan. Rio Tinto Alcan ne peut donc prétendre être imputable de la négociation sans conflit de travail de quelque 70 conventions collectives au Québec depuis 1995.

Le message de la compagnie se poursuit ainsi :

« La direction de Rio Tinto Alcan est en contact régulier avec le médiateur et lui fait entièrement confiance quant à la conduite des prochaines étapes du processus. »

La question de l’énergie

De façon directe, l’entreprise aborde toute la question de l’énergie qui est au centre d’un imposant litige depuis plusieurs semaines déjà. Avec la réduction de sa production des deux tiers à son Usine Alma, le syndicat accuse RTA de vendre ses excédents d’énergie à Hydro-Québec et ainsi, de continuer à réaliser des bénéfices majeures à son Usine Alma.

« Quant à l’énergie, c’est Rio Tinto Alcan qui a construit, qui entretient et qui a modernisé ses centrales hydroélectriques. Ces centrales lui permettent de répondre à 80 % de ses besoins en énergie pour produire de l’aluminium. Pour combler le reste de ses besoins, Rio Tinto Alcan a conclu depuis de nombreuses années plusieurs contrats avec Hydro-Québec qui prévoient toutes sortes de situations comme la fourniture de puissance pour permettre à Hydro-Québec de rencontrer les besoins de la demande de pointe, ou la gestion des périodes de forte ou de faible hydraulicité. »

À ce sujet, l’hiver 2011-2012 n’a été marqué par aucune période de grand froid sur plusieurs jours constituant une période de pointe spécifique obligeant Hydro-Québec à recourir aux services d’Énergie électrique Rio Tinto Alcan pour suffire à la demande. Quant à la période d’hydraulicité, elle est considérée comme « normale » pour tous les producteurs d’énergie au Québec, incluant RTA qui a amorcé son année hydrique, le 1er décembre dernier, avec un lac Saint-Jean à un niveau près de son maximum de 16 pieds, représentant une réserve d’eau largement suffisante pour passer l’hiver.

Et de poursuivre le texte de la compagnie:

« Rio Tinto Alcan doit gérer ses réservoirs en fonction de la fluctuation à la fois des quantités d’eau disponibles et de la consommation des installations. L’objectif de Rio Tinto Alcan est de gérer ses réservoirs de façon sécuritaire pour le public et ses équipements, tout en ne gaspillant pas la ressource. Le bilan énergétique est réalisé à la fin de chaque année. Depuis 2002, Rio Tinto est un acheteur net d’une moyenne d’environ 200 MW par année. L’électricité produite ou acheté par Rio Tinto Alcan lui permet de contribuer de façon majeure à l’essor économique de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean et au développement de nombreuses entreprises », de conclure le texte.

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