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Usine Alma: l’énergie au coeur du dossier

Le 11 avril 2012 — Modifié à 00 h 00 min le 11 avril 2012
Par Karine Desrosiers

La semaine dernière, Hydro-Québec a confirmé que les ventes des surplus d'énergie produits dans les installations hydroélectriques de Rio Tinto Alcan (RTA) au Saguenay—Lac-Saint-Jean avaient généré, selon la Société d’état, des revenus de 39 millions de dollars depuis le début du lock-out à l'aluminerie Alma. Uniquement pour le mois de mars, Hydro-Québec a versé 13,6 millions $ à Rio Tinto Alcan pour son électricité.

Selon les chiffres obtenus par Le Journal Le Lac-St-Jean, le montant d’argent transmis par Hydro-Québec dans les coffres de Rio Tinto Alcan serait de l’ordre de 40 175 000 $.

Ce montant vient confirmer les chiffres publiés par le quotidien Le Devoir qui a obtenue une copie de l’entente secrète RTA/Hydro-Québec et qui confirmait que le montant annuel pourrait avoisiner les 175 millions $. À ce sujet, RTA avait dénoncé le fait que certains renseignements de nature confidentielle avaient été rendus publics, exposant ainsi l’aspect concurrentiel de la compagnie.

La divulgation de ces chiffres avait trouvé écho à l’Assemblée nationale.

Rappelons qu’au chapitre de l’énergie, RTA a une puissance installée de quelque 2015 mégawatts dans ses six centrales hydroélectriques et que son besoin annuel en énergie est de l’ordre de 2600 MW.

Dans le cas de son Usine Alma, elle est alimentée en partie par ses propres installations et un bloc d’énergie acheté à Hydro-Québec. L’usine consomme en moyenne quelque 725 MW en pleine production. Actuellement, elle n’utilise que 242 MW et dispose donc d’un surplus de quelque 300 à 325 MW qu’elle peut refiler à Hydro-Québec selon l’entente secrète de 2006. Le coût de production, non confirmé, de cette énergie par RTA est de 1,2 cent le KWH alors qu’elle serait revendue 4,5 cents le KWH à Hydro-Québec.

Production de métal

Dès le déclenchement du conflit, le 1er janvier dernier, la direction de l’Usine Alma a d’abord, pour reprendre l’expression d’Étienne Jacques, « euthanasié » la salle Bouchard, arrêtant 144 cuves. Quelques heures plus tard, on a fait de même pour la salle Tremblay, réduisant ainsi de 438 000 à 146 000 tonnes la production, soit une réduction de 292 000 tonnes.

Presque au même moment, un peu partout sur la planète, les grand producteurs annonçaient eux aussi des baisses significatives de production.

Cette décision reposait en grande partie sur le fait que « durant les derniers mois de 2011, les cours de l’aluminium ont subi une importante baisse. Après avoir atteint leur plus haut niveau à 2770 $US, en mai 2011, les cours ont effectivement perdu plus de 30 % jusqu’à atteindre 1945 $US en décembre dernier, sous pression d’une conjoncture économique négative », expliquaient les analystes du LME à Londres.

Depuis le début de l’année, le prix de l’aluminium a repris du gain, avoisinant les 2200 $US ces derniers jours.

Salaire et avantages sociaux non versés

Quant aux salaires et avantages sociaux non versés qui représenteraient quelque 27 885 000 $ pour les 13 premières semaines du conflit, le tout est un calcul estimé, basé sur les chiffres les plus récents de la partie syndicale et patronale. En vertu de la masse salariale de l’Usine Alma de quelque 143 M $ en salaires et avantages sociaux aux cadres et syndiqués et que les syndiqués représentent quelque 78 % du personnel, la région est amputée à chaque semaine de quelque 2 145 000 $ en salaires et avantages sociaux qui ne sont plus versés aux employés syndiqués depuis le 1er janvier.

Rappelons qu’en contrepartie, les 795 employés syndiqués sur la liste du STAA touchent chacun 450 $ de fonds de grève par semaine, soit un total de 357 750 $. La perte nette hebdomadaire pour la région est donc d’environ 1 787 250 $.

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