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Vers des abattoirs mobiles?

Janick Émond
Le 19 mars 2021 — Modifié à 14 h 22 min le 19 mars 2021
Par Janick Émond - Journaliste

Le consultant et chercheur en agronomie Jean-Marie Niget déplore une centralisation de plus en plus importante de l’abattage vers les grands centres. Il estime que le moment est opportun pour considérer la mise en place d’abattoirs mobiles dans la région.

« Tout le monde focalise ses énergies sur des abattoirs fixes, mais pour que ce soit rentable, c’est au moins 5 M$ d’investissements. En revanche, un abattoir mobile, ça coûte à peu près 350 000 $ », plaide Jean-Marie Niget.

Répandus aux États-Unis depuis une trentaine d’années, les abattoirs mobiles sont aménagés dans des remorques frigorifiées. Tirées par des camions, celles-ci se déplacent de ferme en ferme et effectuent l’abattage directement sur place.

« On assiste à une centralisation des installations vers les grands centres de plus en plus importants. Ce n’est pas nouveau, ça fait des années que ça dure, mais la situation ne fait qu’empirer. De plus en plus, l’abattage se fait loin des régions productrices », ajoute le fondateur de la firme INNOVAGRO.

Approche régionale

L’une des contraintes est toutefois que l’entreposage de carcasses ne peut se faire ad vitam aeternam dans la remorque. Le chercheur voit ainsi une opportunité de mettre en commun l’expertise régionale.

« L’idée d’une approche régionale, c’est qu’une fois que l’abattoir a fini sa tournée dans sa MRC, qu’elle puisse déposer les quartiers dans les différentes chambres froides des salles de découpe présentes sur le territoire », avance-t-il.

Moment opportun

Jean-Marie Niget avait déjà proposé cette approche à la MRC de Lac-Saint-Jean-Est il y a une dizaine d’années, mais son idée était restée lettre morte. Or, la situation pandémique est selon lui le moment opportun pour mettre en place une telle structure, car la population est davantage sensibilisée au commerce local.

« Le fait qu’on ait perdu la dernière entreprise qui proposait du transport de bétail vers un abattoir disparaisse, c’est un peu planter le dernier clou dans le cercueil. De plus, c’est un problème qui touche tant l’élevage ovin que bovin. Le Bas-Saint-Laurent, l’Abitibi et bien d’autres régions sont touchées. »

La mise en place d’abattoirs mobiles permettrait revigorer une industrie qu’il qualifie maintenant de « moribonde » pour la région.

« L’absence d’abattoir ovin dans la région pénalise le développement de l’industrie. Ici, c’est moribond. On ne peut pas parler d’un secteur qui est en développement. Vous en voyez beaucoup des jeunes qui se lancent dans l’élevage d’agneaux ou de bouvillons? Pas moi », conclut-il.

 

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